Marie-Claire Drapeau au cheveux blanc et portant des lunettes.

Marie-Claire Drapeau

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Soeur Marie-Claire Drapeau, autrefois Soeur Marie-Marguerite de Jésus a fêté, le 20 juillet dernier, son centième anniversaire de naissance.  Nous reproduisons ci-après l’hommage que lui a alors rendu une compagne en religion, Sœur Pierrette Hamelin, fière de celle qui trouve encore le moyen de se rendre utile aux autres.

Soeur Marie-Claire est entrée au Bon-Pasteur à 6 mois, par le parloir comme il se doit!   Avait-elle déjà la vocation religieuse?   Chose certaine, le Seigneur avait les yeux sur elle… et la Vierge la recevait dans le cloître, quand sa grand-mère maternelle, qui connaissait Soeur Marie du Rosaire, la remettait entre les mains de cette dernière pour la consacrer à Marie.

Soeur Marie-Claire est une montréalaise, fille d’Édouard Drapeau et de Clémentine Beauchamp.   Ses ancêtres paternels, venus de France, sont de la même lignée que l’ex-maire de Montréal, Jean Drapeau, dont elle est cousine au 4e degré.

Elle est l’aînée d’une famille de six enfants dont cinq filles et un garçon.   Celui-ci était au centre de la famille avec 2 sœurs plus âgées et 2 plus jeunes, la dernière étant décédée à 6 mois.   Une seule autre sœur, Marguerite, la plus jeune des quatre, vit encore, à 90 ans.   C’est à la paroisse Saint-Denis que Marie-Claire fut baptisée, le jour de sa naissance, soit le 20 juillet 1912.

Elle avait 10 ans et était en 4e année du cours primaire quand elle retourne au Bon-Pasteur… Cette fois, c’est à notre Pensionnat St-Louis de Gonzague.   Marie-Claire y poursuivra ses études jusqu’à la fin du cours lettres et sciences, affilié à l’Université de Montréal.   Elle ira ensuite à l’École ménagère provinciale pendant 3 ans.   À partir de 6 ans jusqu’à son entrée au noviciat, elle a appris le piano avec S. M. de St-Mathieu, mais n’y touchera plus par la suite… Pourquoi?   Elle avoue en riant : «Je crois que je ne sais plus mes gammes …»

Durant toutes ces années, elle pense au Bon-Pasteur.   Elle confiera que c’est à six ans, le jour de sa première communion, qu’elle a senti un véritable appel à la vie religieuse.   C’est la première réponse du catéchisme qui a été pour elle, une vraie révélation, une lumière!   «Dieu m’a créé pour Le connaître, L’aimer et Le servir en ce monde et pour être heureuse avec Lui dans le ciel pendant l’éternité».   J’ai dit : «Je serai Sœur du Bon-Pasteur».   Cette certitude tout au fond de son cœur n’a jamais été mise en doute.

Elle a vingt ans quand elle entre au noviciat, le 8 septembre 1932.   Le 13 mars 1933, elle prend le Saint-Habit avec le nom de Soeur Marie-Marguerite de Jésus, car sa grand-mère, et sa marraine s’appelaient Marguerite.   Deux ans plus tard, elle prononce ses premiers vœux et le 15 août 1938, elle s’engage par les vœux perpétuels.   Alors commence sa carrière de professeure.

Dès septembre 1935, et cela pendant 6 ans, on la retrouve comme professeure au Pensionnat St-Louis de Gonzague où elle a fait ses études.   En 1941, ses supérieurs la nomment comme 2e éducatrice (assistante-directrice)  à la Maison provinciale, rue Sherbrooke.   En janvier 1942, elle fait un bref séjour comme assistante au noviciat, mais en août suivant, elle retourne à son pensionnat pour une période de 6 ans.   Elle revient ensuite comme 2e éducatrice (assistante-directrice) à la Maison provinciale, fonction qu’elle ira remplir à notre Maison Ste-Domitille (à Laval-des-Rapides) jusqu’en 1957.   Elle y sera en même temps professeure auprès des jeunes protégées du Bon-Pasteur.

Dans ces années de mission (9 ans à la Maison Ste-Domitille et plus tard, 7 ans à l’École Ste-Agnès de Montréal) auprès d’adolescentes en difficulté, Soeur Marie-Claire goûtera ses plus grandes joies apostoliques.   «J’ai toujours eu le désir de faire connaître le Christ et son Père» dira-t-elle.

Mais, revenons dans le temps.   En 1957, elle est étudiante en Science religieuses à l’université et secrétaire à la Maison provinciale.   Puis, l’année suivante, elle agit comme professeure et elle étudie aussi à l’Institut familial Ste-Marie-Euphrasie.   En 1966, la Maison provinciale est déménagée à Pierrefonds. Soeur Marie-Claire y est nommée Responsable du Juniorat et professeure.   Elle va même enseigner au Collège Beaubois, tenu par les Frères de St-Gabriel, nos voisins presque.   Elle réside alors au Pavillon Jean-Eudes.   C’était en 1969.

En 1970, elle retourne à Montréal, pour ses 7 années d’enseignement à notre École Ste-Agnès, puis revient à Pierrefonds en 1977, comme bibliothécaire et en 1978 comme animatrice du Pavillon Jean-Eudes.   Après son mandat, elle retourne à la Maison Ste-Domitille comme réceptionniste.

Cette fonction à laquelle est s’est initiée dans les années 90, alors que d’autres sont à la retraite depuis longtemps, elle l’exerce encore aujourd’hui, pendant de courtes périodes, pour remplacer les consœurs, à l’occasion.   Le téléphone lui sert aussi d’instrument pour un apostolat envers des personnes seules. Mais durant ces années, la professeure exerce toujours son zèle en donnant ou des cours de français à des jeunes au Centre Blanche Elkan, ou à un jeune congolais qui vient en démarche de catéchèses avec moi, ou à des religieuses de l’Amérique du Sud venues œuvrer au Canada etc. etc.

Faire connaître le Christ et son Père, aider les autres, surtout les personnes en difficultés, voilà la vraie  «couleur» de son zèle.   Elle aime d’ailleurs à méditer le chapitre du Zèle apostolique de nos Constitution… « pour en vivre davantage » dira-t-elle.

Pourtant souvent éprouvée dans sa santé, la vigueur de son énergie la fait surmonter les obstacles et l’attache à la vie.   Un de ses secrets : «Seigneur, vous savez tout… vous pouvez tout… vous m’aimez.   Que votre volonté soit faite»

Sœur Marie-Claire, nous sommes fières du témoignage de votre longue vie, si pleine d’amour!   Nous sommes honorées de l’éminente professeure que nous comptons dans notre communauté!   Merci d’être un modèle de don de soi-même et une consœur si fraternelle.

Puisse le Seigneur vous garder encore longtemps parmi nous.

Une compagne : Pierrette Hamelin r.b.p. Ce 21 juillet 2012