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Décembre 2011 – volume 19, numéro 3
Florent Drapeau | Florent Drapeau |
Fête de la Nouvelle-France à Québec | Festival of New France in Quebec City |
Tournoi de golf | Golf Tournament |
Réunion à Beaumont | Meeting in Beaumont, Québec |
Photos de la réunion annuelle | Photos of Annual meeting |
Assemblée générale annuelle des membres | General Annual Assembly of the members |
Finances | Financial |
Les dames seigneuresses Drapeau | The Drapeau Landed Ladies |
Décès | In Memoriam |
Septembre 2011 – volume 19, numéro 2
Juin 2011 – volume 19, numéro 2
Constance Drapeau | Constance Drapeau |
Louis Fréchette | Louis Fréchette |
Mot de Diana Howell | Mot de Diana Howell |
Avis de décès | In Memoriam |
Ma sœur, Constance a remis à l’Association des familles Drapeau le fruit de ses recherches en généalogie qu’elle effectue depuis 1995. C’est le résultat de centaines d’heures à colliger les données de près de trois cent familles Drapeau réparties sur douze générations.
Dans ce texte, trop court pour une telle recherche, je tenterai de raconter l’origine de ladite recherche, les diverses démarches pour la mener à terme, quelques difficultés rencontrées et je présenterai trois tableaux illustrant visuellement le fruit de ses recherches.
Le début de l’aventure
L’aventure a commencé quand l’abbé Ludger Drapeau, alors curé de Kamouraska, s’intéressant à la généalogie, a demandé à son neveu, notre frère Guy, de faire des recherches sur ses ancêtres. L’oncle prenait déjà plaisir à collectionner des photos de ses parents, grands-parents, grands-oncles, etc. Guy, connaissant le souci du détail et la persévérance de sa sœur Constance, lui transmit le souhait de l’oncle Ludger.
La généalogie est la science qui a pour objet la recherche de l’origine et de la filiation des personnes et des familles. Il s’agit donc, pour Constance, d’identifier le premier ancêtre Drapeau établi en Amérique et de nommer les descendants de celui-ci jusqu’à sa génération et celle de ses descendants.
Les premières cueillettes de données
Constance connaît les recherches de Bertrand Drapeau, le fondateur de l’Association des familles Drapeau, sur l’arrivée d’Antoine, ancêtre des Drapeau d’Amérique et sur sa famille. Afin d’identifier lesquels des enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants d’Antoine et de Charlotte Joly sont nos ancêtres, elle doit commencer par ses parents, ses grands-parents (Ludger Drapeau et Philomène Ouellet), ses arrière-grands-parents (Pierre-Henri Drapeau et Emma Landry) (les huitième, septième et sixième générations) pour repérer la ligne généalogique. C’est ce qu’on appelle la généalogie ascendante en ligne directe. (Voir Tableaux 1 et 2).
Elle collige donc des renseignements sur chaque membre de la grande famille Drapeau (naissance, mariage, décès, conjoints, paroisses, parents des conjoints, etc.). Ces cueillettes de données s’effectuent dans des registres, des micro-films, des dictionnaires, des documents, des dossiers d’archives et des volumes et plus tard, par des contacts personnels.
Pour les années 1783 à 1960, les registres de la paroisse de Kamouraska lui permettent de bien démarrer sa recherche. Elle complète au Centre d’Archives de la Côte-du-Sud à La Pocatière où, durant plusieurs dizaines d’heures, elle consulte des volumes et visionne des microfilms.
La Société de généalogie de Québec, organisme qui vise à regrouper les personnes intéressées à promouvoir les recherches sur les histoires de familles des ancêtres et favoriser la conservation des documents relatifs à la généalogie lui permet de compléter les données manquantes. Même si elle peut y consulter les volumes du Maine, du Massachusetts, du New-Hampshire, certains renseignements sont toujours manquants.
Exemple, à la septième génération, une grande tante de Constance, Marie-Anne (Année), née en 1880 à Kamouraska, fille de Pierre-Henri, s’est exilée dans le Maine et a épousé Alfred Lévesque le 3 février 1902. Comment développer cette lignée généalogique?…Heureusement, Marie-Thérèse Falslev a apporté une collaboration très appréciée en complétant les données sur les descendants de Marie-Anne absentes dans les registres du Québec. Elle lui en est très reconnaissante.
Si certaines données sont manquantes, d’autres sont difficilement lisibles. Constance rencontre certains problèmes reliés à la consultation des registres : comprendre les écrits dans la langue du temps, décrypter les entrées de certains prêtres, etc.
Elle consigne les renseignements colligés sur des fiches qu’elle a elle-même élaborées. Il est vrai qu’actuellement il existe de nombreux logiciels de généalogie permettant la gestion et la saisie d’informations dans des fichiers généalogiques. Ses énergies et son temps pour conserver toutes ces données sont d’autant plus louables car dans un premier temps, tout se mettait en place à la dactylo. Le traitement de texte arrivant plus tard dans le processus, cela a facilité la tâche de son fils Michel et de sa fille Céline qui ont été d’un grand support dans ce travail minutieux.
La cueillette des données des dixième, onzième et douzième générations
Constance a dû solliciter la collaboration des familles pour les cinquante dernières années soit les plus récentes générations. Pour joindre ces familles, elle a multiplié ses contacts: appels téléphoniques, lettres, visites. Il lui faut parfois s’adresser à des familles demeurant un peu partout au Québec, autant à Montréal qu’à Havre-Saint-Pierre.
Elle continuera de colliger, pour chaque Drapeau, la date de naissance (non celle du baptême), le lieu de naissance des parents, les mariages, l’endroit où les défunts sont inhumés lorsque la sépulture est ailleurs que dans la paroisse de résidence au moment du décès ainsi que les mariages et les unions de fait.
Son plaisir est de découvrir des « petits Drapeau » de la douzième génération. Et la race est prolifique! À preuve, Xavyer Drapeau, arrière-petit-fils de notre « jeune » frère Claude et de son épouse Solange Brouillard. Peut-être un futur membre de l’Association des familles Drapeau.
Dans la cueillette des Drapeau des générations nommées, il y aura quelques inexactitudes dans certains lieux et dans certaines dates recueillies, d’où l’obligation de vérifier dans les registres. Il lui est indispensable que toutes les inscriptions soient exactes car elle pense aux personnes qui, après elle, complèteront ces recherches.
En plus de la nécessité de vérifier les informations, il lui faut développer sa patience car certains tardent à répondre ou ne répondent pas du tout. Il lui faut, à ce moment-là, démontrer sa persévérance et sa détermination à mener à bien son projet, et faire un rappel
Les quatre premières générations établies en Amérique
Au cours de ses recherches dans la généalogie ascendante en ligne directe, Constance s’est rendue à la cinquième génération : François et Victoire Saint-Jorre-Sergerie, mariés à Kamouraska le 19 juillet 1819 (voir Tableaux 1 et 2). Ils sont les arrière-arrière-grands-parents de Constance.
C’est le filon nécessaire pour faire le lien avec les recherches de Bertrand Drapeau qui a rédigé et publié dans Provenance d’un Héritage, l’histoire des Drapeau des quatre premières générations.
Tout d’abord, il y eut Antoine et Charlotte Joly, mariés le 20 août 1669, qui ont eu onze enfants dont sept seulement ont survécu. L’ancêtre de notre famille est Jean-Baptiste, leur septième et quatrième fils survivant. Ce dernier et Perrine Lacroix ont eu deux fils. Pierre, l’un des deux, et sa seconde épouse Françoise Saulnier sont les parents de François dont le premier mariage avec Josephte Lebel a été célébré à Kamouraska le 16 juin 1794. Et ce François est le père de notre arrière-arrière-grand-père François. La boucle est bouclée.
Voilà les quatre générations des nos premiers ancêtres établis au Québec. Tout généalogiste ne s’intéresse pas seulement à dresser une liste d’individus, il s’intéresse aussi au vécu de ces gens. C’est ce qu’a fait Bertrand Drapeau dans ses recherches que Constance a pris plaisir à consulter. Elle lui est très reconnaissante de nous avoir raconté les premières années en Amérique de la famille d’Antoine et de Charlotte et aussi d’avoir dans L’héritage français des Drapeau d’Amérique fait remonter l’histoire de la famille jusqu’en 1590.
Trois tableaux de généalogie complétant ce texte
On peut facilement visualiser les différentes familles et affiliations de Drapeau dans les tableaux suivants. Chacun ayant sa propre utilité.
Tableau 1
La généalogie ascendante en ligne directe
L’intérêt de ce tableau est avant tout, de situer le premier ancêtre à avoir mis le pied en Amérique, de connaître son lieu d’origine, la date et l’endroit de son arrivée au Canada et ses descendants jusqu’à notre père. On peut aussi l’identifier comme généalogie linéaire.
Tableau 2
La généalogie ascendante en ligne directe
Ce tableau élaboré dans un premier temps, par Guy et complété par Constance, a l’avantage de nous informer autant sur les parents des conjointes que sur la vie maritale de nos ancêtres. Par exemple, on peut visualiser que Pierre et François se sont mariés deux fois alors que Pierre-Henri, arrière-grand-père de Constance, l’a été cinq fois et que son grand père, Ludger, est le fils de sa troisième épouse.
Tableau 3
La généalogie ascendante en ligne collatérale
Alors que la généalogie ascendante en ligne directe consiste à retracer un ancêtre unique de notre lignée directe surtout paternelle, dans la généalogie ascendante en ligne collatérale, on retrouvera tous nos ancêtres. On la désignera également sous le nom d’arbre généalogique.
Ce tableau rend justice aux grands-mères de Constance (tous les chiffres impairs dans un tel tableau) car leur sang coule dans ses veines au même titre que celui de leur époux. Ce sont tous ces ancêtres qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.
Des informations sur les familles de ses deux parents pourraient être ajoutées car, tout en cumulant les données sur la généalogie des Drapeau, elle recueille présentement des informations sur les Ouellet (grand-mère paternelle), les Pelletier (grand-père maternel) et les Chouinard (grand-mère maternelle). De plus, elle a déjà commencé à développer la généalogie des Dessureault et des Boivin grands-parents paternels de ses enfants. Une vraie passionnée!
Afin de se tenir à l’affût de tout ce qui se dit et s’écrit sur la généalogie, elle a été membre durant neuf ans de la Société de généalogie et d’archives de Rimouski et, depuis quatre ans, de la Société de généalogie de Québec.
En guise de conclusion
La recherche de ses ancêtres et de leurs descendants permet à Constance de vivre sa passion et d’exprimer à sa famille, son grand attachement et sa fierté d’en faire partie.
En plus de distribuer généreusement ses cahiers de généalogie à chacun des membres de la famille immédiate et à un Drapeau de chaque « branche » de notre arbre généalogique, elle prend plaisir à collectionner, photocopier, regrouper et à partager toute information d’intérêt sur l’un ou l’autre membre de la famille Drapeau, Ouellet, Chouinard, Pelletier, sur son village natal, etc…
J’ai fait la promesse à Constance de ne pas trop exprimer dans ce texte mon admiration pour elle et pour ses réalisations. Le lecteur a sûrement découvert sa rigueur, sa passion et sa grande humilité.
Je termine donc ici, sans toutefois négliger de la remercier, au nom des familles Drapeau, pour ce précieux don fait à l’Association des familles Drapeau, de rappeler à chacun son souhait qu’il achemine tout renseignement sur sa famille à Denise Drapeau, responsable de la généalogie de notre association et par la suite, l’informer de l’arrivée de tout nouveau membre.
Pour ce faire, ce n’est pas du COURAGE qu’il lui faut mais plutôt de la fierté pour son patronyme et la conviction qu’agir ainsi, c’est faire HONNEUR à la famille.
par Colette Drapeau (#08, AFD)
Mars 2011 – volume 19, numéro 1
Hommage à Michel Drapeau | Tribute to Michel Drapeau |
Hommage à Alexandre Drapeau | Tribute to Alexandre Drapeau |
DRAPEAU de mon enfance par Monique Drapeau | DRAPEAU by Monique Drapeau |
50 à 60 ans de mariage par André Drapeau | 50 to 60 years of marriage by André Drapeau |
Sport du soccer | Sport of Soccer |
En mémoire d’Antoine Drapeau et Assemblée annuelle | In Memory of Antoine Drapeau and Annual Assembly |
Décès | Obituaries |
Fidélité et longévité vont-il de pair chez les Drapeau?
Le 24 juillet 2010, par une température magnifique, sur les terres ancestrales des Dufour et Drapeau, nous avons célébré le 60e anniversaire de mariage de Gérard Drapeau (101)* et de Rita Dufour (1-07-1950 à Ste Angèle de Mérici). Sur les terres ancestrales, oncle Gérard et tante Rita ont poursuivi le travail d’agriculteur durant quelques décennies, puis, tout en y gardant leur résidence et l’usage des terres, mon oncle a terminé sa vie active comme journalier à la fonderie de Mont-Joli. Plus de deux cents personnes, en majorité de la parenté, ont participé aux fêtes organisées sous un grand chapiteau de trois mats situé sur les terrains à proximité de la maison. Car mon oncle Gérard avait accepté que les enfants organisent quelque chose pour le 60e à condition que cela se fasse à la maison. Il ne pensait sûrement pas que cela aurait cette ampleur. Rien ne manquait, même des jeux gonflables pour les très jeunes enfants. Dans l’allégresse, la foi et la joie de tous, j’ai présidé la messe d’action de grâces et de renouvellement des promesses. À la communion, après que mon oncle Gérard et tante Rita eurent communié, Florence et Thomas, leurs arrières petit-fils, enfants de Jacqueline et d’Alain, firent leur première communion en accord avec leur communauté paroissiale. À la fin de la messe, les enfants d’oncle Gérard et tante Rita, Jean-Guy (Ghislaine Lévesque), Odette (Gaétan Pelletier), Francine (Serge Hamel), Marie-Luce (dcd 15-10-89, Bernard Dumais), Langis (Linda Martel), ainsi que les 8 petits- enfants sans compter les arrières ont tenu à souligner
- le 62e anniversaire de mariage de tante Alice Drapeau et de Léonard Thibealt (07-07-1948, Ste Angèle de Mérici),
- le 61e anniversaire de mariage Rosa Drapeau et de Yvon Deschênes (18-06-1949, Ste Angèle de Mérici),
- le 95e anniversaire de naissance d’oncle Armand Drapeau né le (25-07-1915), Amqui, QC
- le 59e anniversaire de Jean-Guy Drapeau né le (1951-07-25), l’aîné chez oncle Gérard,
- à ma très grande surprise, pour mes 40 ans d’ordination sacerdotale (9-05-1970): mon oncle et ma tante ainsi que leurs enfants m’ont remis une peinture représentant le village de St-Angèle de Mérici surplombé du clocher de leur magnifique église avec en arrière-plan, les côtes de roches où se trouvent les terres ancestrales et le mont Comi. Une oeuvre extraordinaire de ce beau coin de pays.
Après la messe, les agapes se sont poursuivies au son de la musique, de repas plantureux, de danses. Plusieurs activités d’animation ont entrecoupé le tout avec des souvenirs sur films ou photos des différentes familles de la parenté Drapeau et Dufour au cours des 60 dernières années. Ce furent deux journées des plus agréables, remplies d’échanges et d’émotions, de doux rappels, de difficultés surmontées comme l’incendie de la maison ancestrale le 16 mai 1970, une semaine après mon ordination, le décès de Marie-Luce à la suite d’un accident de voiture (15-10-1989) et l’occasion de retrouvailles de toutes sortes entre cousins et petits cousins. Une initiative des plus réussies qui mérite combien de félicitations pour avoir permis ces retrouvailles dans des moments de joie des plus rares au lieu de le faire lors d’un décès.
En plus de cette magnifique fête mémorable, je voulais profiter de l’occasion pour souligner un fait peu commun qui survient dans la famille de mes grands-parents, Georges Oscar Drapeau, né le 06-01-1886, décédé le 22-11-1970 et Rose Dufour, née le 24-01-1891, décédée le15-06-1975. Ces derniers se sont mariés le 5 avril 1910 à Ste Angèle de Mérici et ont vécu plus de 60 ans ensemble. La longévité et la fidélité du mariage de mes grands-parents se retrouvent également chez plusieurs de leurs enfants. Présentement, trois de leurs enfants ont 60 ans de mariage et plus:
- (07-07-1948), 62 ans de mariage, Alice Drapeau et Léonard Thibeault, enfants: Nicole, Yvan, Denis, Marcelle et Michel;
- (18-06-1949), 61 ans de mariage, Rosa Drapeau et Yvon Deschênes , enfants: Ginette, Diane, Dolorès, Serge, Mario;
- (01-07-1950), 60 ans de mariage, Gérard Drapeau et Rita Dufour , enfants, plus haut dans le texte.
Mais le premier juillet 2000, lorsque mon oncle Gérard et ma tante Rita ont accompli 50 ans de mariage, en plus de tante Alice et de tante Rosa qui avaient déjà franchi ce chiffre magique, il y avait oncle Émile et Jean-Baptiste, mon père, qui avaient franchi ce cap depuis un certain temps:
- (07-04-1937), 63 ans de mariage, Émile Drapeau (dcd )et Adrienne Lepage, enfants: Jean-Marie, Émilien, Jean-Marc, Aurélien, Mariette, Magella, Jeanne-d’Arc, Réginald;
- (29-06-1943), 57 ans de mariage, Jean-Baptiste Drapeau (dcd 12-11-2000) et Henriette Bouchard, enfants: André, Denis, Diane, Claire.
Incroyable mais vrai, le 1er juillet 2000, ils étaient 5 couples vivants de la même famille qui avait dépassé le cap du 50 ans de mariage avec tout ce que cela signifie pour eux, leurs conjoints et leurs familles. J’imagine que c’est un fait assez rare dans l’histoire du Québec.
C’est avec grand plaisir que j’ai profité de cette occasion du 60e anniversaire de mariage d’oncle Gérard Drapeau, pour souligner un fait peu commun : la longévité et la fidélité des couples Drapeau et qui honore le nom de notre ancêtre Antoine Drapeau et Charlotte Joly.
En terminant, j’en profite pour remercier les cousins et ma soeur Diane (319)* qui m’ont fourni des photos et des données complémentaires.
Les chiffres entre parenthèse indiquent le numéro de membre de l’association.
André Drapeau de Alma, Québec, prêtre (318)
Décembre 2010 – volume 18, numéro 3
Mot de la rédactrice en chef | A Word of Chief Editor |
Normandin | Normandin |
Le mot du président | A Word from President |
Marie-Thérèse Falslev | Text of Marie-Therese Falslev |
Photos de la réunion annuelle | Photos of annual reunion |
Réunion annuelle Rivière-du-Loup | Annual Reunion Rivière-du-Loup |
Assemblée annuelle des membres | Annual Assembly of members at Rivière-du-Loup |
Finances | Finances |
Martin Drapeau | Martin Drapeau |
Robert Lebel | Robert Lebel |
Décès | In Memoriam |
Descendante de l’une des mères fondatrices de l’Acadie
La passion d’une vie
Depuis quarante-quatre ans, je travaille à reconstituer l’arbre généalogique de ma famille avec mon frère aîné, John Ellis Young. Nous avons accumulé des données plus ou moins complètes sur plus de 50 000 personnes, y compris beaucoup d’informations sur les cousins, car nous sommes intéressés par tous les descendants de nos ancêtres. Puisque nous étions deux à nous passionner pour cette recherche, nous avons décidé de « diviser pour régner ». Nous avons convenu que je retracerais nos ancêtres d’origine française et que mon frère s’occuperait de nos autres ancêtres. C’est ainsi que j’en suis venue à connaître l’Association des Familles Drapeau.
Lorsque nous avons pris cette entente, j’héritais de la tâche la plus facile. Les branches des familles qui viennent du Québec sont beaucoup plus faciles à repérer, à cause des paroisses catholiques qui ont tenu d’excellents registres de l’état civil. De plus, les copies de ces registres étaient expédiées aux archives nationales du Québec. De la sorte, s’il arrivait que des actes de l’état civil soient perdus ou brûlés, un duplicata de ces documents pouvait être trouvé ailleurs.
Le manque d’intérêt pour la recherche des lignées maternelles
Même en assumant la partie la plus aisée du travail, j’avais naturellement choisi le chemin le plus simple d’y arriver, puisque les informations me parvenaient plus vite que je pouvais les organiser. Il est toujours plus facile de reconstituer les branches patriarcales, même lorsqu’il s’agit d’une ancêtre, parce que lorsqu’on retrace la génération suivante, le nom de famille du père est le même que celui de l’enfant. Je fus agréablement surprise d’apprendre que le Québec fut bien en avant de son temps, puisque les femmes mariées y étaient identifiées tout au long de leur vie par leur nom de famille à la naissance, et non seulement par celui de leur mari. Aux États-Unis par contre, le nom de famille d’une femme était souvent omis dans les anciens registres de l’état civil. Elles n’étaient identifiées que par le nom de famille de leur mari. Souvent, leur prénom ainsi que leur nom de famille restaient une énigme.
Pendant des années, j’ai suivi les pistes les plus faciles de la recherche généalogique. Ainsi, il m’a fallu quatre décades pour m’intéresser aux ancêtres maternels de mon arrière grand-mère Marie Elmire Drapeau. Bien sûr, j’avais identifié ses ancêtres paternels qui remontaient jusqu’à Antoine Drapeau et Charlotte Joly, mais j’en savais peu sur sa lignée maternelle.
Il y a deux ans, j’ai finalement décidé de m’y mettre. J’étais motivée en partie par un désir d’aller à l’encontre de l’emphase qui est mise sur la lignée paternelle d’une personne, au détriment d’un autre type de recherche généalogique. Cela ressemblait à du machisme. J’apprécie au plus haut point l’héritage québécois de ma mère, et il m’a semblé que je me devais d’accorder plus d’attention à ma lignée maternelle. J’ai donc décidé de consacrer tous les efforts nécessaires pour établir l’arbre généalogique de mes ancêtres maternels.
La découverte de mes racines acadiennes
Ce que j’ai découvert m’a non seulement étonnée, mais cela m’a amenée dans un tout autre réseau de cousins et un domaine différent d’activités. J’ai découvert que la grand-mère de ma mère, une Drapeau, avait des racines acadiennes.
Je connaissais déjà un peu l’Acadie à partir de deux sources, l’une romanesque et l’autre généalogique. Premièrement, l’ouvrage que je préfère, dans la littérature américaine, a toujours été le poème épique de Longfellow intitulé : Évangéline. C’est l’histoire de deux amoureux acadiens qui ont été tragiquement séparés par le Grand dérangement, la veille de leur mariage, alors que les Français ont été déportés à l’extérieur de l’Acadie, par les Anglais.
Deuxièmement, j’avais déjà fait de la recherche généalogique du côté de l’Acadie, en tentant de retrouver les descendants du père de ma grand-mère, un dénommé La Tendresse. Il avait deux sœurs qui étaient allées se marier à Bathurst, avec des fils d’une famille de Haché, un patronyme acadien qui comporte beaucoup de descendants. J’étais devenue familière avec les noms de famille les plus répandus en Acadie, ainsi qu’avec les meilleures sources d’information, là-bas.
Alors que je remontais la lignée maternelle de Marie Elmire Drapeau, allant de la fille à la mère à la grand-mère, etc. jusqu’aux débuts de l’Acadie, dans la seconde moitié du XVII siècle, j’ai pu prendre connaissance d’une bonne partie des écrits de Stephen A White, un chercheur réputé du Centre d’Études Acadiennes à l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Par la suite, j’ai communiqué avec l’une de ses collaboratrices, Lucie LeBlanc (Consentino, du nom de son mari).
Le Projet des Mères de l’Acadie et la recherche à l’aide d’ADN
Lucie travaillait à identifier le groupe ethnique auquel appartenaient les premières femmes qui se sont établies en Acadie. Ces femmes sont devenues les ancêtres maternels d’un grande progéniture, chez les Américains et les Québécois. Le projet de recherche de Lucie s’appelle : Les mères de l’Acadie.
Lorsque les Anglais ont exporté les Français, ils ont brûlé les églises et leurs registres de l’état civil. Conséquemment, les lignées familiales ont dû être reconstituées de mémoire, ce qui explique leurs nombreuses inexactitudes et omissions.
Les historiens n’étaient pas en mesure de distinguer lesquelles des mères pionnières de la jeune Acadie étaient françaises et lesquelles étaient amérindiennes. Les noms de plusieurs de ces femmes ne figuraient dans aucun registre de l’état civil, même au tout début. Pour certaines femmes dont le nom était connu et enregistré, on ne pouvait pas savoir si elles étaient françaises ou amérindiennes, puisque ces dernières portaient souvent des noms d’emprunt français.
La méthode que Lucie LeBlanc Consentino a utilisée, en collaboration avec le Family Tree DNA fut de vérifier l’ADN des mitochondries (la mitochondrie est la seule partie des cellules animales à posséder son propre ADN, en plus du noyau) de ceux qui pouvaient prouver leur origine acadienne, à partir de données généalogiques. J’ai consulté le site Internet de Lucie : Acadian and French Canadian Ancestral Home (http://www.acadian-home.org/frames.html). J’y ai appris que le projet n’avait pas encore déterminé l’ethnicité de ma plus vieille ancêtre connue, de ma lignée maternelle, Catherine Vigneau, une mère fondatrice de l’Acadie. Après que Lucie et Stephen White eurent vérifié la lignée maternelle que j’avais trouvée (voir celle-ci à la fin de l’article), ils m’ont demandé de leur fournir un échantillon de mon ADN pour identifier l’ethnicité de Catherine Vigneau. J’étais la première descendante connue de Catherine Vigneau à faire de la recherche sur mes ancêtres.
La demande pour un échantillon d’ADN m’a amenée à étudier les éléments scientifiques de base de l’ADN, sujet sur lequel je ne m’étendrai pas ici, faute d’espace. Qu’il suffise de dire que l’ADN mitochondrial d’une mère est transmis tel quel de la mère à l’enfant, sans mutation aucune. L’ADN mitochondrial d’un enfant permet de retracer la mère, la grand-mère, l’arrière grand-mère, etc. jusqu’à des milliers d’années auparavant, sans modification. En fournissant un prélèvement fait à l’intérieur d’une de mes joues, mon ADN mitochondrial courait la chance d’être le premier indice sur les origines de Catherine Vigneau. Les profils génétiques sont utiles, sinon déterminants pour identifier la race et l’ethnicité d’une personne 1,2. J’étais simplement très heureuse de faire un prélèvement à l’intérieur de ma joue, avec un coton-tige stérile fourni avec son contenant et de retourner le tout.
Les résultats de l’ADN mitochondrial
À partir des résultats de mon test, j’ai appris que l’ADN de ma lignée maternelle appartient à un groupe d’individus qu’on retrouve principalement en France, en Europe de l’Ouest, et même en Italie, constituant jusqu’à 9% de la population européenne 1. Les résultats ont indiqué aux chercheurs du Projet sur les Mères de l’Acadie que mon ADN mitochondrial, identique à celui de Catherine Vigneau, était d’origine européenne plutôt qu’amérindienne. À la suite de mon test, deux autres « cousins », descendants tous les deux de Catherine Vigneau, de par leur lignée maternelle, ont plus tard soumis un échantillon de leur ADN et confirmé les résultats avec un ADN mitochondrial identique. Avec ma permission, le profil de mon ADN mitochondrial est maintenant affiché dans le site Internet : (http://www.acadian-home.org/frames.html). Maintenant, n’importe qui dont la lignée maternelle directe est susceptible de remonter à Catherine Vigneau peut, grâce à un simple prélèvement à l’intérieur de la joue avec un coton-tige, se faire confirmer ou non ce lien. N’est-ce pas que ce serait utile, si nous avions le profil de l’ADN mitochondrial de Charlotte Joly, à travers une de ses descendantes en ligne directe, pour nous aider à identifier ces autres personnes qui sont de la lignée de ce couple qui sont nos ancêtres ? Ce serait comme si nous détenions les empreintes génétiques de Charlotte.
L’ADN est à la fine pointe de la recherche généalogique. 2 Rechercher ma lignée maternelle et participer à cette étude m’a liée encore davantage à mon arrière grand-mère Marie Elmire Drapeau. De plus, cela m’a apporté une identité complètement nouvelle et emballante, celle d’être une descendante du peuple acadien. Comme autre résultat de cette démarche, j’ai accidentellement découvert que le mari de mon arrière grand-mère avait, lui aussi, des racines acadiennes, par le biais de ses ancêtres maternels.
Je suis reconnaissante envers Lucie LeBlanc Consentino et le Family Tree DNA Project pour leurs travaux et l’aide qu’ils m’ont apportée. Je ne veux pas manquer de féliciter Stephen A. White qui a travaillé toute sa vie sur l’histoire et la généalogie acadienne. Cette expérience m’a confirmé qu’en recherche généalogique, on ne devrait pas ignorer ou négliger la lignée maternelle.
- 1. Sykes, Bryan, The Seven Daughters of Eve, publié en 2001 par WW Norton, New-York, p.251
- 2. Voir Smolenyak, Megan et Turner, Ann, Trace Your Roots with DNA, publié par Rodale Inc., USA
Par Marie-Thérèse Falslev, traductrice du bulletin
Juin 2010 – volume 18, numéro 2
En mémoire d’Antoine Drapeau à Beaumont | In Memory of Antoine Drapeau at Beaumont |
Poème | Poeme |
Marie-Marthe Roberge-Drapeau | Marie-Marthe-Roberge-Drapeau |
Pierre Drapeau | Pierre Drapeau |
Samuel Drapeau | Samuel Drapeau |
Catherine Durand | Catherine Durand |
Assemblée annuelle à Rivière-du-Loup | Annual Assembly at Rivière-du-Loup |
La maison Drapeau | The Drapeau Home |
Marie Drapeau-Dubé | Marie Drapeau-Dubé |
Topinambour, Élisabeth Drapeau | Topinambour, Elisabeth Drapeau |
St-Pascal et Daniel Drapeau | St-Pascal and Daniel Drapeau |
Hockey, Marc-Étienne Drapeau | Hockey, Marc-Etienne Drapeau |
Parents Drapeau de 12 enfants vivants | Drapeau parents of 12 living children |
In Memoriam | In Memoriam |
La maison est située au 493, route du Fleuve à Beaumont.
En 1992, au début de l’Association des familles Drapeau, j’ai rencontré Monsieur Rosaire St-Pierre. Il avait vaillamment combattu pour protéger la « maison Drapeau » de la démolition par Hydro-Québec, qui voulait céder le passage à une ligne de transmission hydroélectrique. Il acquit cette maison en 1965, l’a déplacée de quelque cent pieds et a entrepris sa longue et minutieuse restauration.
Il la décrivait ainsi : « Cette maison paysanne, bien campée à flanc de coteau dans un paysage richement coloré, est un exemple typique de la meilleure inspiration française. De forme rectangulaire peu profonde, elle est percée de fenêtres à volets et coiffée d’une toiture à lucarnes à quatre versants. La charpente conçue sur un plan de base bien défini révèle un souci de solidité, surtout par le volume des matériaux employés dans la structure (pièces de bois équarries à la hache) et par le procédé de montage à mortaises et à tenons chevillés. Les portes et boiseries intérieures en pin finement sculpté, d’esprit Louis XIV, sont authentiques et datent de la même époque que la maison.»
La terre sur laquelle elle est bâtie fut concédée en 1676, dans la seigneurie de Vincennes, à notre ancêtre Antoine Drapeau. Les Drapeau exploitèrent cette terre de 1676 à 1758. La première maison d’Antoine n’existe plus, c’était une cabane de fortune.
La maison actuelle fut construite en 1715 par son fils Pierre, qui hébergea ses parents après la donation qu’ils lui firent. C’est là qu’Antoine décéda en août 1717.
La seigneurie de Vincennes
Au recensement de 1681, il y a cinq familles établies (soit 27 personnes) dans la seigneurie de Vincennes, qui deviendra Beaumont. Voyons ce recensement.
• Zacharie Lisse (34 ans); sa femme Elizabeth Maranda; 3 enfants; 2 vaches 4 arpents en valeur.
(Pierre Drapeau, fils d’Antoine, épousera Marie- Anne Lisse, fille de Zacharie, en 1713.)
• Toussaint Ledran (43 ans) sa femme Louise Nassier; 7 enfants; 4 bêtes à cornes; 12 arpents en valeur.
• Louis Oriot (39 ans); sa femme Madeleine Selle; 3 enfants; 1 vache; 4 arpents en valeur.
• Jean Poliquin, maçon, (44 ans); sa femme Jeanne Adam; 1 fusil; 1 vache; 4 arpents en valeur.
• Antoine Drapeau, tailleur, (35 ans); sa femme Charlotte Joly; 4 enfants; 1 fusil; 1 vache; 4 arpents en valeur.
Aujourd’hui au Canada, de ces cinq familles, aucun individu ne porte le nom de Lisse, Ledran et Oriot. Seuls subsistent les descendants de Jean Poliquin et d’Antoine Drapeau.
Un symbole de fierté
Monsieur Saint-Pierre me signalait que la Commission des Monuments historiques du Québec fait présentement le nécessaire pour reconnaitre fficiellement cette maison comme « monument historique » et lui assurer ainsi sa survivance dans le patrimoine architectural québécois. L’Association des familles Drapeau devrait relancer ce dossier pour voir où il en est rendu…. « Il est important de restaurer et de conserver ces vieilles maisons ancestrales qui portent l’empreinte d’un passé dont nous avons beaucoup à apprendre », de conclure Monsieur St- Pierre.
Je tenais à rédiger cet article afin de noter la chance que nous avons, les Drapeau, de pouvoir identifier le lieu où notre famille a pris racine en Nouvelle-France.
Par Bertrand Drapeau, Boucherville
Mars 2010 – volume 18, numéro 1
Antoine à Berthier | Antoine in Berthier |
Gisèle Drapeau | Gisèle Drapeau |
Assemblée annuelle Rivière-du-Loup | Annual Assembly at Rivière-du-Loup |
La danse sociale | The dancing |
Miralis et Daniel Drapeau | Miralis and Daniel Drapeau |
Catherine Durand | Catherine Durand |
Mérite Agricole et Ferme Jeannicole | Agricultural Merit and Farm Jeannicole |
André Drapeau | André Drapeau |
Bryan E. Drapeau, Hommage | Bryan E. Drapeau, Tribute |
La seigneurie de Bellechasse dite de Berthier Cette seigneurie fut concédée à Nicolas Marsolet le 28 mars 1637 par le gouverneur Charles de Montmagny. Ledit seigneur n’habita pas ce domaine. Il possède déjà plusieurs seigneuries. « Entièrement tourné vers le commerce des fourrures, il ne se mit guère en peine, peut-être faute de capitaux, d’exploiter les nombreuses concessions dont il fut le bénéficiairei.» Je n’ai retrouvé qu’une seule concession de terre par Marsolet dans la seigneurie de Bellechasse, soit à Michel Guyon, son beau-frère. Le 27 mai 1670, il lui concède « une terre à prendre depuis le petit ruisseau de Bellechasse du côté d’en-basii. » Le 29 octobre 1672, l’intendant Talon cède la seigneurie au sieur Berthier, capitaine au régiment de Carignaniii, probablement vu le peu d’intérêt de Marsolet à peupler sa seigneurie.
Antoine dans la seigneurie de Berthier dès 1670
Notre ancêtre Antoine Drapeau est établi en 1665 comme engagé volontaire chez Antoine Pépin à Sainte-Famille de l’île d’Orléans. Quelque temps après son mariage avec Charlotte Joly en 1669, il s’établira dans la seigneurie de Bellechasse. Je n’ai pas retracé l’acte de concession d’une terre à Antoine Drapeau ainsi qu’à Pierre Bazin, un voisin déjà établi. Cependant plusieurs faits confirment la présence d’Antoine dans la
seigneurie de Bellechasse. L’acte de baptême de Louise, premier enfant d’Antoine et de Charlotte, nous apprend sa naissance le 26 décembre 1670 à Belle Chasse et son baptême le 27 avril 1671, par le missionnaire Thomas Morel à Berthier. Elle n’a pas survécu. Le 9 juin 1672, Jean, premier fils d’Antoine, est baptisé à Berthier. Ce même jour, Antoine et le seigneur de Berthier agiront comme témoins au mariage de Renée Birette et de Pierre Balan dit Lacombe.
Au baptême de leur fille Marie en 1674, Antoine et Charlotte sont dits habitants de Berthier iv. Nul doute, ils habitent bien la seigneurie de Bellechasse en 1670. Où se situe la terre d’Antoine dans la seigneurie de Bellechasse ?
C’est une vente de terre le 15 août 1674 à François Chauveau par Denis Belleperche qui me permet de situer la terre qu’a occupée Antoine dans la seigneurie de Bellechasse. À ce contrat, il est dit que la terre de Belleperche est située « à bellechasse joignant du coste du nordois antoine Drapeaux et dautre coste au surois pierre Lemieux.
La carte de Gédéon de Catalogne m’a permis de repérer la terre de Pierre Lemieux et delà je peux indiquer où séjourna Antoine à Berthier. La terre de Pierre Lemieux passe plus tard à son frère Guillaume. Antoine est le deuxième voisin de Lemieux vers l’est, le premier étant Belleperche. Les concessions mesurent en général trois arpents de large sur le fleuve par 40 de profondeur. La terre d’Antoine est à trois arpents, soit à près de 200 mètres, de celle de Lemieux. Ces terres ont front sur l’anse de Bellechasse du fleuve Saint- Laurent.
En partant des limites à l’ouest de la ville de Berthier-sur-Mer (par la route 132), il faut compter une première terre de trois arpents (Pierre Bazin), vient une concession de cinq arpents à Pierre (Guillaume) Lemieux, suivra la terre de trois arpents que vend Denis Belleperche à François Chauveau et nous arrivons à la terre de trois arpents d’Antoine Drapeau. Ce dernier est établi à 11 arpents du début de la seigneurie de Bellechasse, soit près de 600 mètres. Antoine demeurerait à 180 arpents du domaine seigneurial de Berthier. Sur une partie de la carte du sieur de Catalogne ci-dessous, j’ai inscrit certaines informations. En 1709, on trouve le nom d’Antoine Blais là où j’indique la terre de notre ancêtre.
Extrait de la carte de Gédéon de Catalogne publiée en 1709. À partir de la rivière vers la gauche, c’est la seigneurie de La Durantaye (Saint-Vallier)
Une fois déménagé dans la seigneurie de Vincennes, Antoine a conservé cette terre de Berthier. En 1695, à l’occasion du mariage de sa fille Marie à Jean-Baptiste Hallé, il est écrit au contrat de mariage que « ledit Drapeau père de ladite future espouse donne audit Halle en faveur du present mariage sadite terre & habitation seiz en la seigneurie de Berthier consistante en trois arpens de terre de front…vi » Jean-Baptiste Hallé n’habitera jamais cette terre. Je ne sais ce qu’il advient de ce domaine après cette donation.
Carte de Berthier-sur-Mer aujourd’hui – À noter à gauche les lignes A et B ajoutées : la ligne A pour la terre des Lemieux et la ligne B pour celle d’Antoine Berthier-sur-Mer
À l’époque de la seigneurie, les maisons étaient situées en marge du fleuve. Encore aujourd’hui, on voit le vieux presbytère et la maison dite des habitants, un endroit de réunion et un lieu où on séjournait avant ou après la messe. On aperçoit aussi les ruines du manoir seigneurial et le site de la première église. La carte ci-dessus situe le domaine du seigneur entre les rues Pascal-Mercier et de la Marine. Peu à peu, les gens s’installèrent à l’intérieur des terres. En 1855, l’église paroissiale se fixe sur le site actuel.
Plusieurs colons choisissent de s’établir sur les « crans », soit sur les élévations. Il semble que le sol près de la mer est très argileux et couvert d’une mince couche de terre, moins propice à l’agriculture. La maison dite des Lemieux existe encore aujourd’hui, bâtie sur les hauteurs de la seigneurie. Cette maison, faite de pièces de bois équarries à la hache, fut construite au début des années 1700, selon les propriétaires actuels. C’est à partir de cette maison qu’il me fut possible de situer l’habitat de notre ancêtre Antoine de 1670 à 1676. En 1676, Antoine obtient une terre dans la seigneurie de Vincennes, qui deviendra Beaumont. Il y voyait sûrement des avantages économiques dans ce déménagement.
Bertrand Drapeau, Boucherville
Décembre 2009 – volume 17, numéro 3
Olina Bélanger Drapeau | Olina Bélanger Drapeau |
Procès verbal de l’Assemblée générale 2009 | Report of the annual Meeting 2009 |
États des résultats financiers | Earning and Income period |
Une belle journée familiale | A Beautiful Family Day |
Abbé Ludger Drapeau | Abbé Ludger Drapeau |
Belle journée familiale au Village d’Antan de Drummondville!
Le 15 août 2009 rappellera à plusieurs membres de l’Association une belle journée d’été. Organisée par Gilles Drapeau de Montréal, cette réunion annuelle, initialement prévue à Sorel, a offert une programmation intéressante et très abordable permettant ainsi une large participation. L‘Office de tourisme du Québec a facilité l’organisation et les membres ont reçu une pochette d’information des plus attrayantes sur les activités de la région.
Le Village d’Antan s’est avéré une destination de choix. L’accueil a pu se faire dans un endroit spécialement désigné pour faciliter l’inscription dont se chargeaient avec bonne humeur Gilles, Nicole et Réal Drapeau.
L’assemblée générale s’est tenue dans la salle à dîner face à la belle rivière Saint-François. Elle réunissait 56 membres occupant ainsi la moitié de la salle. Se sont rencontrés des Drapeau de plusieurs régions incluant du Lac Saint-Jean, de la Mauricie, du Bas Saint-Laurent, de la Beauce, de Québec et de Montréal.
La période de question fait l’objet de plusieurs interventions soulevant ainsi l’intérêt de tous. Le bilinguisme du bulletin, entraînant des coûts élevés, a de nouveau été remis en question. Rappelons que l’Association comporte 230 membres actifs. 83% sont francophones et 17% anglophones. Dix-sept (17) d’entre eux sont aux États-Unis, 20 dans les provinces anglophones et 3 proviennent de France et de Belgique, les autres (190) résidant au Québec. Le CA pense que les membres anglophones ont le droit de pouvoir lire le bulletin dans leur langue bien qu’il soit impossible de produire deux bulletins à tirage variable. Cette solution avait été mise en place par Michel Drapeau qui insérait des photocopies d’articles traduits en anglais à l’intention des membres anglophones mais cela est désormais impossible depuis que le bulletin est imprimé à la F.F. S. Q.
Il reste que si le bulletin suscite autant d’intérêt, c’est qu’il est lu et apprécié! Le CA a souligné de nouveau l’importance du travail de tous les bénévoles que se soit pour la collecte des textes, la correction du français, la traduction et la correction de l’anglais. En effet, la révision des textes anglais pourrait être améliorée avec l’aide de bénévoles bilingue qui voudraient y consacrer quelques heures à chaque parution. Toutes les contributions sont précieuses et appréciées!
Par ailleurs, les technologies modernes nous rattrapent et l’Association gagnerait à se faire connaître à plus de personnes par Internet ou les réseaux sociaux électroniques tels Facebook ou Twitter par exemple. Il s’agit de moyens économiques de promotion et plusieurs membres maîtrisent ces nouveaux outils de communication. Nous comptons sur vous tous pour élargir la notoriété de notre Association et intéresser de nouveaux membres.
Après un copieux repas traditionnel sur les lieux, les membres ont pris le temps de visiter le Village d’Antan. Ce village fait revivre le mode de vie de nos ancêtres dans les années 1800 et début 1900. Sans compter la très populaire prise de photos en habit d’époque, on a pu se plonger dans l’ambiance d’un ancien magasin général, d’un atelier de coupage de bois, d’une école de rang et de maisons familiales riches ou moins aisées. Certains ont déambulé à pied tandis que d’autres faisaient une virée à bord d’une vraie Ford T 1910 ou un tour de voiture avec chevaux dans la section de la ferme.
Tous ont apprécié le personnel, très sympathique, qui contribuait à la mise en scène de vie quotidienne des familles de l’époque tout en répondant gentiment aux questions des curieux.
Après cette journée où le soleil a parfois brillé un peu trop fort, les Drapeau se sont rassemblés pour souper à l’auberge Universelle où trois délicieux choix de repas étaient offerts. Dans une grande salle accueillante, les tables rondes ont favorisé les discussions qui se sont prolongées devant un bon café pour mieux se connaître entre Drapeau. Alban Lefebvre de St-Germain s’est mérité le prix moitié-moitié attribué lors du tirage.
Pendant ce temps, certains ont profité de leur séjour à Drummondville pour aller voir AO La Fantastique Légende. C’est une véritable méga-production offrant une expérience exceptionnelle de chansons, d’effets spéciaux, de pyrotechnie, de jeux de feux, d’acrobates et de danse, mettant en vedette 75 artistes et musiciens. D’autres ont préféré le théâtre d’été de Gilles Latulippe et sa troupe de comédiens au centre culturel.
Bref, ce fut un plaisir de revoir les anciens et de rencontrer de nouveaux membres grâce à l’excellent travail du CA et du comité organisateur. Plusieurs idées ont germé pour la prochaine rencontre annuelle, il n’est pas trop tard pour faire des suggestions et vous joindre au comité organisateur!
Par Denise de Beloeil et Thérèse Drapeau de Montréal
Juin 2009 – volume 17, numéro 2
Assemblée annuelle à Drummondville | Annual Assembly at Drummondville |
Notre centenaire: Mary Delia Drapeau | Our Centenarian: Mary Delia Drapeau |
Moi, Tanya Drapeau | Me, Tanya Drapeau |
Scène, enceinte et voie lactée: Sylvie Drapeau | Stage, Establishment, and Becoming a Star |
Sylvie Drapeau | Sylvie Drapeau |
Exposition de l’artiste-peintre Jacques Drapeau | Exposure of the artist in painting Jacques Drapeau |
Le métier de meunier | The Miller Trade |
La route des moulins | The Road of the Mills |
http://pagesperso-orange.fr/philippe.picard/Metier_meunier.htm
La professions de meunier connaît certaines analogies avec celle de forgeron, en cela qu’elle nécessite un grand nombre d’outillage. En premier lieu bien sûr, le moulin. S’il appartenait au seigneur ayant des droits sur la communauté villageoise, c’est essentiellement qu’il n’y avait que lui qui pouvait investir une somme importante, dont le retour financier prenait plusieurs années. L’achat de meules qui provenaient souvent de fort loin, était lui aussi lourd, et elles devaient être rectifiées régulièrement pour assurer une mouture fine.
Les meules en pierre, (l’ensemble comportait une meule fixe et une mobile), étaient battues tous les quinze jours à l’aide de marteaux à pierre en acier et le cœur de la meule bouchardé. En général, on attendait quatre jours après l’affûtage avant de moudre le blé noir assez courant à l’époque. Dans l’intervalle, il était préférable de moudre du blé. Le réglage de la finesse de la mouture se faisait à l’aide d’une vis déterminant la hauteur de la meule mobile.
Généralement, le meunier dort dans son moulin à l’étage, car lorsqu’un changement de vent se produit, il faut réagir vite. Lorsque le meunier travaille pour les villageois, les paysans portent eux même leur blé à moudre, les autres l’achetant au meunier. Chacun récupère la farine produite, les paysans payant en nature, en laissant une partie de la farine produite au meunier, les autres en payant en monnaie leur farine. En fait, le meunier était souvent mal perçu, car vu comme un voleur qui ne restituait pas toute la farine due au paysan (il lui était facile d’accuser les rats et autres rongeurs de lui voler de la farine). Le prix de la farine pouvait augmenter ponctuellement, non en raison du prix du blé, mais en raison de sécheresse persistante, immobilisant les moulins à eaux ou à cause du vent, trop violent ou pas assez, immobilisant les moulins à vent. Dans ce cas, le meunier se faisait payer le complément en argent, ce qui généralement empêchait les paysans de venir faire moudre leur blé. Le meunier avait une importante responsabilité, celle du stockage du blé en attente d’être moulu. En effet, certains paysans ou grands propriétaires terriens habitant loin du moulin, amenaient toute une charretée de blé à moudre. Le meunier devait s’assurer que le blé serait correctement conservé, notamment lorsque le temps était humide.
Pour la fabrication de la farine il faut passer plusieurs fois la mouture dans les meules (la plupart des cas, quatre fois), et la tamiser, d’où la production de plusieurs qualités de farine (la farine blanche, les farines bises et le son). 100 kilogrammes de blé produisent environ 70 kilogrammes de farine (et 25 kilogramme de son). Et encore sur les 70 kilogrammes de farine produite, seule une vingtaine pouvait prétendre à la désignation de farine blanche. En fait, le milieu du XVIIIème siècle fut une révolution chez les meuniers, les règlements archaïques imposant la façon de moudre le blé, furent mis à mal par une nouvelle façon de procéder (la mouture économique), qui consistait globalement à remoudre le son et à le re-mélanger avec la farine dans un nouveau passage sous la meule.
- Le blé est une nourriture universelle dans le monde occidental depuis l’antiquité. En fait, la production de farine pourrait être faite avec de nombreuses plantes parmi les graminées :
- Le seigle est une plante robuste qui résiste bien aux hivers rigoureux, mais avec un rendement plutôt faible.
- Le froment produit une farine d’excellente qualité (bien fine et blanche), et donc un pain léger, mais sa culture appauvrit rapidement le sol, diminuant d’autant les rendements.
- L’orge, d’un rendement meilleur que celui du froment, produit une farine de moins bonne qualité, et surtout plus sensible aux attaques des insectes et des maladies, notamment pendant sa période de stockage en hiver.
- Le seigle : il donne une farine grise et peu riche en élément nutritif, il était produit par les paysans pour leur consommation personnelle, préférant revendre le blé dans les foires et marchés. Semer du seigle à la place du blé (toujours pour leur propre consommation), leur permettait de payer moins d’impôt au seigneur local, au clergé et au roi. Le problème majeur du seigle est qu’il est sensible à un champignon, l’ergot, dont la consommation peut être dangereuse, parfois mortelle (on l’appelait le mal des Ardents).
- L’avoine, sa farine ne permet pas de fabriquer du pain, mais comme elle est cultivée pour l’alimentation des chevaux, en période de disette elle est consommée sous forme de bouillie.
Plusieurs céréales connues par les Égyptiens, n’étaient plus guerre utilisées déjà au moyen âge : l’épeautre, le far, l’engrain, l’escourgeon. Ces blés ont une enveloppe épaisse, demandant plus de travail, et encrassant rapidement les meules.
Si dans le choix de la graminée, le grain et la farine produite sont essentiels, il ne faut pas oublier que la tige était utilisée de nombreuses façons (le toit des chaumières, le garnissage des lits, la litière des animaux,…)
Avant la révolution, la dépose du fumier dans les champs (le chaulage) était rare, du fait du nombre restreint de vaches dans chaque famille de paysan, pour pallier à cette déficience, il était commun de procéder à plusieurs labours dans l’année (environ quatre), fait par des armées de laboureurs (c’est la raison pour laquelle le métier de laboureur se retrouve si souvent). À la vue de nos champs de blé actuels, il est difficile d’imaginer ce que pouvait être un champ de blé au XVIIIème siècle. Pourtant, avec l’arrivée des champs de culture bio, on peut commencer à en avoir un aperçu : un champ envahi de mauvaises herbes, qu’il vaut mieux semer un peu plus clairsemé des épis courts, ne portant que quelques grains, et les grains dont l’enveloppe est ridée, montrant un déficit de croissance, d’où, pour tout cela, des rendements faibles.
Moulin – Fabrication de farine (les métiers anciens) – http://www.moisdon-la-riviere.org/
Le moulin où l’on fabrique la farine comprend deux ensembles de meules à grains. Sur le croquis explicatif du bas, on aperçoit deux meules qui ont un diamètre d’environ 1,30 mètres chacune. La meule inférieure qui est fixe, est dite dormante ou gisante. La meule supérieure est dite tournante, volante ou courante.
Autrefois, les meules étaient taillées d’une seule pièce dans un matériau résistant tel que le granit ou le basalte, suivant les régions. Ici les meules sont constituées de plusieurs morceaux de roche meulière, appelés « carreaux » assemblés autour de l’œillard ou trou central, à l’aide de ciment. Cet ensemble est ensuite cerclé par des bandes métalliques bien visibles sur la photographie.
Les deux meules comportent, sur leurs faces en vis-à-vis, plusieurs rainures obliques partant de l’œillard jusqu’au bord extérieur de la meule. De même, d’autres rainures plus fines partent des rainures précédentes. Toutes ces rainures de par leur orientation, obligent les grains à se déplacer de l’intérieur où la vitesse est plus faible, vers l’extérieur où la vitesse est plus grande permettant ainsi une éjection régulière de la farine.
L’écartement entre les deux meules est déterminé à l’aide d’un dispositif mécanique. Il doit être réglé avec soin pour ne pas entraîner un échauffement excessif des pierres et une usure trop rapide des rainures. Ces dernières sont retaillées régulièrement par le « rayonneur », spécialiste équipé d’outils spécifiques qui se déplaçait de moulin en moulin.
Les grains sont versés dans la trémie à la sortie de laquelle ils sont répartis entre les meules par l’auget mis en mouvement par le babillard.
La meule tournante est entraînée par l’axe vertical qui traverse la meule dormante. Cet axe est mû par l’intermédiaire d’un jeu de pignons à angle droit dont l’un est solidaire d’un axe horizontal mis en mouvement par un ensemble de poulies et courroies reliées aux poulies principales de la turbine hydraulique.
Ce moulin est équipé de deux paires de meules identiques. Un ensemble fournissait une farine plus grossière pour les animaux, l’autre ensemble était destiné à la consommation humaine. Dans ce dernier cas la farine, à la sortie de la meule, est d’abord recueillie par une vis sans fin, puis reprise par une courroie équipée de godets qui la transportent jusqu’au tamis ou blutoir. Le tout est actionné à l’aide d’engrenages, de poulies et de courroies reliées à la turbine du moulin.
Schéma de meules du moulin
Les différentes formes de meules de moulins sont propres à chaque pays et pour chaque pays, à chaque région.
Ce marteau, en fer forgé, sert à piquer les meules en silex de moulin. Ces meules s’usaient rapidement à cause du frottement pierre contre pierre. Le dessin des meules est refait environ une fois pas an.
La pointe du marteau étant la partie qui s’use au contact de la pierre est une pièce rapportée, qui était elle-même affûtée régulièrement par le forgeron.
Mars 2009 – volume 17, numéro 1
Une vieille maison a tant de choses à dire | An old House has so many things to say |
De vieux métiers mis au goût du jour | Old Trades back in style again |
Nouvelles de la Fédération des familles-souches | News from Federation of the First Families of Quebec |
Nombre de Drapeau à travers le monde | Number of Drapeau through the World |
Le repos bien mérité | Well-deserved rest from mortality |
Assemblée annuelle à Drummondville | Annual Assembly at Drummondville |
Nouvelles d’Irak | News from Iraq |
Le printemps | Spring |
On raconte que…
Une maison a une âme, une identité, une mémoire, des secrets, une histoire…
Une maison aime garder en son sein ses enfants, leurs émotions, leurs amours, leurs étreintes, leurs larmes et leurs peurs parfois…
Une maison a le goût de vivre, d’être respectée et aimée; elle veut demeurer en santé, contribuer au bien-être de ceux qui l’habitent.
Les plus anciennes surtout, comme les grands-parents, ont du plaisir à voir grandir les familles et sont heureuses quand les enfants reviennent pour une fête, des épousailles, une naissance… Moins heureuses, s’il s’agit d’un deuil…
Une maison chante sa joie quand le vent la chatouille et elle siffle son inquiétude quand la bourrasque menace…
Une maison aime se parfumer des odeurs de la cuisine, se maquiller des couleurs de ses murs, ses portes, ses fenêtres; elle aime aussi se réchauffer quand son poêle ronronne…
Une maison veut protéger ses meubles: une berçante, une commode, un bahut, un vieux poêle; elle apprécie les nouveautés qui la rendent plus joyeuse et fonctionnelle sans nuire à son charme, à son identité…
Une maison, plus elle est vieille, plus elle est belle quand les principaux matériaux qui ont servi à sa construction ou à son entretien sont l’amour et la fierté…
Une maison aime être reconnue, admirée, faire partie de l’album de famille ou du livre d’HISTOIRE de celles et ceux qui sont sa raison d’être; c’est pour eux qu’elle vit et traverse le temps et ses saisons…
Et nous, les DRAPEAU, nous avons compris la valeur, l’importance de la maison dans notre histoire de famille; la maison de notre ancêtre Antoine est bien visible sur l’écusson familial et en est même l’élément central. Ceux qui ont conçu cet écusson ont saisi l’importance de la maison familiale qui, répétons-le, est ce lieu de rencontre, de partage… lieu de vie et d’amour qui nous rappelle les talents de cet ancêtre, son désir de fournir aux siens un oasis de paix, de chaleur, de vie, cette vie qui continue à couler dans nos veines depuis des générations.
Et si on se souvenait, comme l’ont fait d’autres membres de la famille; si on se redisait la valeur, l’importance de cette construction solide qui nous identifie, nous ressemble et à déjà su nous rassembler: « Maison paysanne, bien campée à flanc de coteau dans un paysage richement coloré… De forme rectangulaire, peu profonde, elle est percée de fenêtres à volets et coiffée d’une toiture à lucarnes à quatre versants. Cette haute toiture à pavillons est un des traits distinctifs de l’habitation de la Haute-Normandie… La charpente conçue sur un plan de base bien défini révèle un souci de solidité, surtout par le volume des matériaux employés dans la structure (pièces de bois équarries à la hache) et par le procédé de montage à mortaises et à tenons chevillés… » (1).
En 1680 le notaire Pierre Duquet de Québec écrivait qu’Antoine est habitant de la seigneurie de Vincennes. Selon Léon Roy, notre ancêtre aurait reçu officiellement son lot, numéro 47, au premier rang de Beaumont en 1676. La maison Drapeau de Beaumont aurait été construite vers 1680… Imaginez, cette belle dame blanche de Beaumont aurait l’âge très respectable de 328 ans…et elle est toujours radieuse, accueillante, chaleureuse, solide aussi parce qu’elle a été construite et entretenue avec les matériaux magiques: l’amour et la fierté.
Cette chaleur, cette fierté, cet amour, cette solidité étaient, semble-t-il, des caractéristiques de la famille de Charlotte et d’Antoine; ils ont su transmettre ces valeurs à leurs enfants et descendants qui ont su protéger la maison familiale … Elle a su leur rendre cet attachement en les abritant, les protégeant depuis des décennies et encore maintenant.
On raconte donc que nos vieilles maisons, celles de nos ancêtres en particulier, ces vieilles maisons sont comme de belles et bonnes grand-mamans, elles ont du coeur, un coeur tellement généreux qu’il n’a pas le temps de vieillir… c’est peut-être leur secret? Ou est-ce ce talent de savoir s’adapter à la vie? À ses tempêtes hivernales? À ses chaleurs estivales? Aux vents frisquets de l’automne? Aux folles espérances printanières?
Quand j’y pense très sérieusement…amour et fierté, courage et honneur…ça me dit quelque chose! Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer?… Soyons très humbles en pensant que nous profitons et profiterons encore longtemps des valeurs de la FAMILLE..
On raconte de bien belles choses sur les générations passées comme on raconte de bien belles choses sur les charmes de nos vieilles maisons. Nous avons maintenant un défi commun: agir, bâtir à notre tour une HISTOIRE, un PATRIMOINE qui feront la fierté des générations futures quand elles parleront et écriront … que leurs ancêtres du XXI siècle étaient des personnes de coeur et de fierté qui savaient faire bien les gestes de la vie … faire bien aussi les maisons qu’ils ont bâties parce que nous aurons bâti des maisons différentes de celles d’hier, mais qui ont aussi une âme, une identité, une histoire à raconter.
André Drapeau de St-Roch-de-Aulnaies
(1) Bertrand Drapeau, Le bulletin des familles Drapeau, Vol 1 No 1, septembre 1992
Décembre 2008 – volume 16, numéro 3
Retour aux sources à l’Ile d’Orléans | Return to our Roots on the île d’Orléans |
Un témoignage émouvant de Balmoral | A moving testimony from Balmoral |
Revenus de la fête à l’Ïle d’Orléans | The Incomes of Holiday in the Island of Orléans |
Centenaire sous les Drapeau | Centenarian among the Drapeau |
La visite de Saint Nicolas | A Visit from Saint Nicholas |
Juin 2008 – volume 16, numéro 2
Retour aux sources | Return to own roots |
Une histoire enrobée de sucre | A Visit to a Cabane |
Une Drapeau chez les Atikamekw d’Obedjiwan | A Drapeau among the Atikamekw of Obedjiwan |
Mon beau Québec | My beautiful Québec |
Marathon des familles-souches | The SSQ founding Familly Marathon |
Activités 400ème de Québec | Québec’s 400 years Celebration Activities |
Huit années pour construire son voilier | Eight Years to build his Sailboat |
Des siècles d’histoire canadienne française reprennent vie à la cabane à sucre.
Une publication du monde agricole des États-Unis honore le 400ième anniversaire de Québec par une visite à la cabane à sucre. Il s’agit d’un article tiré du journal : The Furrow de janvier 2008 pp. 43-48. Nous en avons fait une traduction libre avec l’autorisation de l’éditeur Deer & Company. Cet article signé Lorna McClinton a été porté à notre attention par la traductrice en anglais de notre bulletin, Marie-Thérèse Farley.
Bon anniversaire Québec ! Voilà 400 ans que l’explorateur français Samuel de Champlain s’est établi à Québec, fondant ainsi la Nouvelle-France, en 1608. La portion française de l’Amérique du Nord s’est déjà étendue du Golfe St-Laurent aux Grands Lacs et comprenait toutes les vallées de l’Ohio et de la rivière Mississipi jusqu’au Golfe du Mexique. De nos jours, seulement quelques vestiges de la Nouvelle-France survivent encore aux États-Unis et au Canada anglais, mais la culture canadienne française reste dynamique et bien vivante dans la province de Québec. L’une des meilleures façons de découvrir cette culture est de visiter une cabane à sucre en mars ou avril, durant le temps des sucres. Si vous voulez y goûter à son meilleur, l’un des endroits les mieux cotés pour ce faire est la cabane de Pierre Faucher : La sucrerie de la Montagne, près de Rigaud, au Québec.
Grand gaillard, Faucher nous semble quelqu’un qui se serait senti chez lui dans un camp de bûcherons du XIX siècle, dans les forêts du Nord. Il s’habille en vêtements d’époque, a de longs cheveux blancs qui descendent jusqu’aux épaules et une grosse barbe blanche touffue. Son visage s’anime et ses yeux pétillent lorsqu’il parle de sa cabane à sucre et de son érablière adjacente, qui compte 110 acres.
« J’ai commencé dans une cabane sans eau courante et j’ai lentement poursuivi la construction d’une cabane à sucre, en ayant en tête les traditions de la fin des années 1800 et du début des années 1900 », dit Faucher. « Je voulais garder vivant le style de vie d’alors. Les gens oublient trop vite. J’ai donc eu recours aux matériaux de 10 granges, pour construire les salles à manger. Je me suis procuré quelques cèdres et j’ai construit ma cabane à sucre. Les foyers ont été fabriqués à partir de pierres ramassées dans la forêt. Nous avons travaillé fort, mais les gens apprécient l’opportunité qu’ils ont de partager avec moi les traditions du Canada à ses débuts.
À la cabane à sucre de Faucher, les visiteurs sont transportés dans une autre époque. Il a délibérément recréé l’ambiance d’un petit village canadien français du début des années 1900. Tout ce qu’on y trouve fut choisi pour aider à recréer un passé révolu : les chalumeaux et chaudières traditionnels pour collecter l’eau d’érable, l’évaporateur qu’on chauffe au bois pour faire bouillir l’eau d’érable, les tables et les bancs en rondins équarris à la hache, jusqu’aux traîneaux tirés par des chevaux. |
Parmi les produits de première nécessité de la Nouvelle-France, le sucre était l’un des plus rares et des plus valorisés. Les premiers habitants se sont vite aperçus que les autochtones se sucraient le bec en chauffant la sève qu’ils avaient minutieusement recueillie des érables. Ils découvrirent qu’il était possible de réduire l’eau d’érable en sirop, en faisant bouillir cette eau. On doit compter de 40 à 50 litres d’eau d’érable pour faire un litre de sirop d’érable.
Faucher s’est intéressé tout jeune à cette tradition. « Mon père venait de la Beauce, au sud de Québec, dans la chaîne des Appalaches » dit-il. « Il avait l’habitude de m’amener là-bas et de me montrer la vieille cabane à sucre de mon grand-père et il me montrait comment faire du sirop d’érable. Nous allions camper dans la forêt, pendant l’hiver. Il me racontait des histoires qui me fascinaient, sur le mode de vie des bûcherons ».
Des années plus tard, Faucher acheta la cabane à sucre de son grand-père et en fit un site historique qui met en vedette une grosse cabane en bois rond qui commémore la vie traditionnelle des bûcherons. Il a amélioré cette cabane à sucre, maintenant appelée « La Cabane à Pierre », de telle sorte qu’elle aussi, comme sa propriété de Rigaud, attire les touristes du monde entier.
Pour collecter la sève, la plupart des producteurs commerciaux de sirop d’érable utilisent un système ingénieux de tubulures de plastic constituées en réseau et qui fonctionnent sous vide. Faucher, fidèle à son désir de faire revivre le tournant du vingtième siècle, utilise encore les traditionnels chalumeaux et chaudières en métal. Le sirop d’érable est produit en Nouvelle-Angleterre et dans l’Est du Canada, mais 80% de la production mondiale vient du Québec. La collecte de la sève commence tard en hiver ou au début du printemps, selon le temps qu’il fait. Les conditions idéales pour cette récolte surviennent lorsque la température monte au-dessus du point de congélation pendant le jour et descend au-dessous du point de congélation durant la nuit. Faucher commence à entailler ses érables pendant le dernier quartier de lune de mars, soit le moment usuel pour cette collecte. Partout, dans la grande région productrice de sirop d’érable, aller à la cabane à sucre est une vieille tradition qui gagne en popularité, chez les touristes. Des millions de personnes viennent chez eux en masse, à chaque printemps. |
Nulle part ailleurs voit-on les cabanes à sucre plus populaires qu’au Québec, où visiter une cabane à sucre au printemps fait partie intégrante de la culture. Vous avez un grand choix entre des centaines de cabanes à sucre. Certaines sont rudimentaires, avec seulement quatre murs et un minimum d’équipement. D’autres, comme celle de Faucher sont des destinations touristiques à longueur d’année. Partout, cependant, on offre un repas typique de cabane à sucre.
Au Québec, les parties de sucre ressemblent beaucoup à la façon dont on célèbre, ailleurs, la fête de l’Action de Grâces. Les deux constituent des festins reliés aux récoltes et trouvent leurs racines dans le passé rural. En outre, comme pour l’Action de Grâces, les festivités d’aujourd’hui, à la cabane à sucre, tournent autour de groupes d’amis ou de membres de la famille qui se réunissent ensemble pour partager un repas traditionnel.
« Le repas en soi est un mélange et un agencement de mets français, irlandais, écossais et anglais » dit Faucher. « Il s’agit d’un repas familial comprenant à volonté de la soupe aux pois, du pain de ménage, des saucisses campagnardes, du jambon fumé à l’érable, du bacon de dos à la canadienne, de l’omelette, de la tourtière à la beauceronne, du ragoût de boulettes, des fèves au lard, des pommes de terre en purée au poivre et à l’ail, des betteraves marinées ainsi que des cornichons. Les desserts comprennent les crêpes servies avec sirop d’érable et, bien sûr la tarte au sucre ». Le sirop d’érable est à l’honneur dans une grosse bouteille, sur la table. Les invités en versent sur tous leurs aliments. Par la suite, chacun s’en va dehors pour goûter la tire d’érable. La tire chaude est versée sur un lit de neige fraîchement tombée et les invités s’en préparent une bouchée en la tournant autour d’un bâtonnet. Une fête aussi sucrée n’est définitivement pas diététique mais c’est vraiment, vraiment bon. |
« Nous sommes Français et cherchons donc toujours une bonne raison pour faire la fête », dit Faucher en riant. « Il n’y a pas beaucoup de Français en Amérique du Nord et nous tenons vraiment à garder vivantes nos traditions. Pourtant, la moitié de notre clientèle parle anglais. Des endroits comme le mien sont chers au cœur de tout le monde. Les chansons, la nourriture, les tables et bancs typiques en bois, les vieilles lampes, les rideaux et les foyers créent un décor qu’on ne voit plus souvent. Je suis sûr qu’un endroit qui reflète, comme ici, les traditions de base d’une région réussiraient tout autant dans la région de Toronto que n’importe où ailleurs. Chacun peut vraiment s’identifier avec ce style de vie particulier ».
Pour en savoir davantage, consulter le site Internet: http://www.cabaneapierre.com/lacabaneapierre_fr
Lorna McClinton
Traduit en français par Janine Drapeau
Mars 2008 – volume 16, numéro 1
Étienne Drapeau, un grand artiste | Etienne Drapeau, a great Artist |
Une Drapeau chez les Atikamekw d’Obedjiwan | A Drapeau among the Atikamekw Obedjiwan |
Activités 400ème de Québec | Quebec’s 400-year Celebration Activities |
Assemblée annuelle 2008 | Meeting 2008 |
Les treize commandements de la vie | The thirteen commandments of life |
Les Drapeau de grands hôteliers à Québec | Some Drapeau, great hoteliers in Québec |
Une maison patrimoniale dans l’ombre de Rabaska | A patrimonial home in the shadow of Rabaska |
ÉTIENNE DRAPEAU, UN GRAND ARTISTE
J’ai assisté à un spectacle d’Étienne Drapeau. Quelle soirée! J’avais lu plusieurs critiques toutes aussi positives les unes que les autres concernant ses différentes prestations mais elles ne rendaient pas justice à la présence d’Étienne sur scène. J’ai assisté à un mélange d’humanisme, de professionnalisme, de performances musicales, de générosité et encore plus! Un vrai délice! On a apprécié, on a ri, on s’est « trémoussés », on a été émus, on a applaudi.
Étienne, que ce soit à la guitare, à l’harmonica ou au piano et accompagné de son guitariste, Érick Picard, nous a présenté un répertoire éclectique, se promenant entre Richard Desjardins, Elvis, des succès des boîtes à chansons et quelques-uns des succès de son album Je l’ai jamais dit à personne.
Avec une grande générosité, il a accueilli et fait une grande place à Jérémy Gabriel, le petit prodige. Ce dernier a interprété, avec l’encouragement d’Étienne, Chante-la ta chanson et quelques accords de Je l’ai jamais dit à personne en prenant plaisir, à la toute fin, de prononcer à Étienne, avec émotion, les toutes dernières paroles de sa chanson: Je t’aime .
Qui est Étienne?
Il est né le 10 janvier 1978. Fils de Jean-Pierre et de Claire Therrien et frère de Jean-François, il grandit dans le quartier Saint-Sauveur de Québec. Dès l’âge de six ans, il manifeste de l’intérêt pour la musique. Une formation en piano de 1983 à 1993 lui permettra de développer ce talent.
Même s’il se dirige vers une carrière de hockeyeur, ce qui l’oblige, pendant quelques années, à mettre en veilleuse sa passion, il continue à jouer de la guitare. Tout en évoluant comme hockeyeur professionnel aux États-Unis, il occupe ses temps libres à l’écriture et à la composition et comme chanteur et guitariste, dans des groupes de rock alternatif à Quad City et à Virginia Beach.
Il a participé aux camps d’entraînement des Canadiens de Montréal, des Sénateurs d’Ottawa et des Capitals de Washington. En 1996, il fut le 4e choix au repêchage des Canadiens. Mais la musique s’impose à lui comme sa seule et véritable passion. Il quitte le hockey en 2002 pour devenir chansonnier et auteur-compositeur se produisant dans les boîtes à chansons et les bars de Québec.
Sa carrière musicale
Dès 2002, Étienne se classe au 3e rang au Festival de la chanson de Québec alors qu’en 2003, il est le gagnant du Tremplin de la chanson francophone de Québecdans la catégorie auteur-compositeur-interprète.
Puis, ce sera Star Académie 2004 où des membres de l’Association ont dû remarquer, lors de son bref passage, la qualité de sa voix et son dynamisme. L’expérience fut courte, mais elle lui permettra de faire la Tournée Star Académie 2004.
En 2005, il a conçu, produit et mis en scène son propre spectacle : Étienne et ses invités, spectacle intimiste et acoustique qui a parcouru le Québec. Trois guitares, quatre voix, un répertoire varié et une ambition commune : celle d’offrir un spectacle unique et inoubliable en musique et en chansons, dans un concept tout à fait original d’interaction constante et directe avec le public. Partout, la performance du groupe a littéralement fait lever les foules, créant une atmosphère qui a transformé chacun des spectacles en un véritable « happening ».
Deux ans après son passage à Star Académie, Étienne propose un extrait radio: Pour arrêter l’monde de tourner, pièce qui révèle le talent d’Étienne et la couleur de son premier album Je l’ai jamais dit à personne qui sortira le 14 mars 2006. Il signe lui-même 11 des 12 chansons. Voulant que cet album révèle toute l’intensité de ses textes et de la musique qui les accompagne, il s’est entouré de collaborateurs d’expérience. Ce fut un succès de telle sorte qu’en 2007, sa chanson Je l’ai jamais dit à personne sert de toile de fond à une promotion de TVA pour annoncer la programmation de ses émissions dramatiques. C’est aussi en 2007 que Je l’ai jamais à personne se retrouve en nomination à l’ADISQ dans la catégoriechanson populaire de l’année.
Cette même année, Étienne est invité par Mario Pelchat à participer à l’albumQuand le country dit bonjour… vol. 2 sur lequel il interprète un succès de Paul Brunelle Quand revient le printemps. Il fait aussi partie de l’album de l’ADISQMerci pour la chanson vol. 4, regroupant les artistes qui étaient en nomination au Gala de l’ADISQ 2007; Étienne y interprète une de ses compositions (paroles et musique): Écrire l’amour.
En novembre 2007, lors de sa « rentrée montréalaise », le point culminant de sa tournée au Québec et au Nouveau-Brunswick, la critique a été unanime et élogieuse : « … Les fans ont été conquis et les sceptiques confondus devant le talent de l’auteur-compositeur-interprète… d’une grande maturité et d’une sensibilité à fleur de peau… » Un deuxième album est en production. Surveillons attentivement sa sortie.
Mais d’ici là et depuis la sortie de son premier album, Étienne s’investit à fond et présente ses chansons dans le cadre de nombreux festivals et événements. Le plus récent et celui qui l’a beaucoup impressionné, et moi aussi, c’est sa participation, le 31 décembre 2007, au spectacle d’envoi du 400e de la ville de Québec. En compagnie de deux comédiens chanteurs, il a interprété deux ou trois chansons dont le Rap des saints, une chanson originale tirée d’une idée de Denis Bouchard faisant référence à la ville de Québec qui compte plus de 300 rues portant un nom de saint. Participation dont plusieurs Drapeau ont dû ressentir de la fierté…
La France
En mai 2008, Étienne se rendra en France pour faire la promotion de son album. Les premiers jalons sont jetés et son extrait radio Je l’ai jamais dit à personne a déjà commencé à tourner dans les radios du pays de nos ancêtres. Le talent d’Étienne, sa passion et sa détermination, sauront certes gagner la ferveur du public français.
Les multiples facettes de sa personnalité
Quoique très jeune, Étienne a tout un bagage d’expériences télévisuelles et cinématographiques. Elles ont commencé dès 1990 avec des vidéos éducatives, des téléfilms, des publicités. Il a été comédien dans Virginie et dans Lance et compte. Il est devenu chroniqueur-reporter à RDS, concevant lui-même ses reportages. Autant d’occasions pour élargir ses horizons et grandir comme artiste. Il voit dans ces expériences la chance d’apprendre de nombreuses facettes du métier.
Aussi, tout en continuant d’écrire textes et musique en vue d’albums à venir, il est déterminé à prendre son avenir en mains. Et c’est ainsi qu’avec Daniel Dubé, devenu son gérant, il jette les balises de sa propre boîte : Productions Drapeau. Cette petite entreprise, créée en 2005, en plus d’assurer la gérance de la carrière d’Étienne, se veut multidisciplinaire et ouverte à la création et à la diffusion de produits artistiques.
Étienne est un grand humaniste. Il a su gagner l’estime et la confiance des gens du milieu et est reconnu comme un artiste intègre, authentique et d’une maturité exemplaire. Il est donc sollicité par de multiples organisations caritatives.
Il est particulièrement sensible aux causes qui touchent les enfants. Depuis plusieurs années déjà, il s’implique dans Opération Enfant Soleil en recueillant des fonds et en parrainant une enfant. Il s’implique également dans de nombreux autres téléthons et spectacles-bénéfices au profit des enfants. La présence de Jérémy Gabriel et la place qu’il lui a faite, dans son spectacle, ne sont pas étrangères à sa sensibilité à la cause des jeunes.
C’est aussi avec le même élan et la même passion qu’il participe à des spectacles, à des soupers ou à des soirées bénéfices pour des organismes, des associations ou des fondations visant à apporter aide et soutien aux adultes vivant des problèmes particuliers. Il est devenu… un des Hommes roses supportant la cause du cancer du sein. Autant d’expériences et d’implications hors de l’ordinaire qui démontrent un homme sensible aux autres, au grand cœur, d’une générosité exemplaire.
Cher Étienne, chacun des membres de l’Association des familles Drapeau souhaite t’accueillir dans son salon, reproduisant le tableau que tu as provoqué, à la toute fin de ton spectacle, où tu nous invitais près de la scène et nous chantais, seul, avec ta guitare et sans micro : … Je l’ai jamais dit à personne. À notre tour, chacun de nous te chantons : Comme je l’ai jamais dit à personne… je t’aime !
Par Colette Drapeau
Décembre 2007 – volume 15, numéro 3
Une journée de découverte | A day of Discovery |
Beaumont en images | The Bosom of my Patrimony |
L’énigme des proverbes | Proverbs in Riddle |
Prix de mérite | Prize of Merit |
Chanson pour le 15e anniversaire | Song Sung on the 15th Anniversary |
C’est par une journée pluvieuse et froide que s’est déroulé le rassemblement annuel de l’Association de la famille Drapeau. Le tout se passait le 15 septembre dernier à Beaumont, tout près de la maison ancestrale d’Antoine Drapeau. Des gens de partout, du Québec, du Nouveau-Brunswick, des USA, dont plusieurs habitués de la rencontre ont célébré leurs retrouvailles avec force de sourires et d’accolades.
L’assemblée générale s’est tenue dans un climat agréable et détendu. On y a d’abord souligné le 15e anniversaire de l’association avec un merci tout spécial à Bertrand Drapeau. Puis on y a mentionné comment une situation concernant un dossier politique en cours (le projet Rabaska) avait entraîné une modification de la journée, empêchant la visite le la maison d’Antoine Drapeau. Une lettre de Monsieur Henri Bourgouin lié au lieu de naissance d’Antoine à Fontenay-le-Comte, en France, a été lue. Ensuite se sont tenues les étapes habituelles de l’assemblée : lecture et adoption de l’ordre du jour, lecture et adoption du procès verbal, présentation des états financiers ainsi que de la demande de subvention au ministère de la Culture concernant plusieurs projets de l’association. Madame Angèle, vêtue et parlant tout comme à l’époque, est venue nous présenter une tranche de vie. Petite nièce du seigneur Joseph Drapeau, elle nous a fait plonger dans ce passé fascinant. Son but avoué était de nous permettre de mieux connaître nos arrières grands-parents (ou arrière-arrière-arrière-grands-parents dans mon cas!). Elle a voulu nous illustrer le grand courage et l’ardeur de ceux qui ont défriché la terre et bâti nos villages.
Puis les participants ont eu droit à une pause bien méritée pour se dégourdir les jambes, se désaltérer un peu et prendre une grosse dose de rencontres et de discussions. Même le soleil nous a alors fait l’honneur de sa présence, timide, mais tout de même! Ensuite, Bertrand a présenté un historique de la maison ancestrale.
Antoine Drapeau est arrivé à Québec en 1665 comme volontaire, par opposition aux soldats et aux engagés à qui on payait le voyage et qui devait faire ce qui était prévu à leur contrat. Il aurait quitté la France selon toute vraisemblance en raison de l’extrême misère de sa famille. Sa mère avait vendu presque tous leurs biens suite à la mort de son père. À son arrivée, il s’engage chez Antoine Pépin dit Lachance sur une terre voisine de l’église Sainte-Famille, à l’île d’Orléans.
En 1668, un bateau de filles du roi arrive à Québec à la fin juin. Antoine y rencontre Charlotte Joly et le mariage sera célébré le 20 août de la même année. En 1676, le seigneur de Vincennes recrute des colons. Antoine s’installe sur la terre 35, une terre qui part aux environs de l’autoroute 20 et qui va jusqu’au fleuve et fait 540 pieds de large dans la partie Ouest de Beaumont. Antoine y a construit une simple cabane de planches et d’étoupe avec un sol en terre battue. L’habitation ne comptait qu’une seule pièce. Charlotte y a mis au monde onze enfants, dont cinq garçons et, deux filles ont survécu. Jean, l’aîné, est mort jeune et avait eu un fils qui s’installera à l’île Jésus. Zacharie, un autre fils, est parti en Louisiane. Il y a aidé deux gouverneurs mais il a eu 2 filles « Marie-Jeanne et Marie ». Une première donation d’Antoine a été faite à Pierre le Vieux en 1707, mais il la remet pour aller s’installer à St-Michel. En 1708, Antoine la donne à Jean-Baptiste qui la redonnera aussi. En 1715, Antoine la donne à Pierre le Jeune et à Marie-Anne Accarie1 (fille de Zacharie Lisse), sa femme. Un contrat est signé dans lequel Pierre le Jeune s’engage à fournir une quantité donnée de blé et à « loger dans leur particulier » ses parents. S’il y avait mésentente, la donation deviendrait nulle. Pierre le Jeune a construit la maison actuelle vers 1715. Comme c’était un entrepreneur, il a acquis des terres un peu partout et les a laissées à ses enfants. Il a cédé la maison en 1753 à sa fille Angélique et son mari qui l’ont vendue en 1758.
C’est grâce à Monsieur St-Pierre, maintenant décédé, que la maison a pu être préservée. En effet, il a dû se battre contre Hydro-Québec pour éviter la démolition, lors du passage des lignes à hautes-tension en provenance de la rive Nord.
Suite à cet éloquent rappel historique, l’assemblée générale a été levée à 16h35. Certains sont alors allés voir la maison ancestrale (de la route) ainsi que le parc Antoine-Drapeau et le monument en son honneur. Pendant ce temps, certains sont restés à discuter pendant qu’un musicien meublait l’ambiance de notes joyeuses. Puis tous les participants se sont regroupés pour échanger. Le souper s’est déroulé dans une ambiance festive. Chacun a pu déguster un excellent repas en belle compagnie. Chacun est ensuite reparti à son rythme mais surtout, avec le sourire.
Mona Buteau
Juillet 2007 – volume 15, numéro 2
La passion du passé très lointain | Passion for the distant past |
Anniversary: Mehall (english only) | |
Ouverture officielle — Salle Justin | Official Opening — Salle Justin |
Réunion de tous les Drapeau à Beaumont | Reunion of all Drapeau at Beaumont |
La Gaspésie, terre de mer | Gaspé, Land of the sea |
De la cabane en bois rond à l’entreprise agricole | From log cabin to agricultural enterprise |
Je suis né à Charny, le 21 novembre 1929. Mes parents, Irenee Drapeau, de Charny et Mariange Chalifour, de St-Lambert de Levis, se sont mariés a St-Lambert, en 1927. Ils ont eu trois enfants: Rachel, Gisèle et moi. Mon père était menuisier et faisait des réparations de toutes sortes et rénovait des bâtiments.
En plein coeur de la crise, faute d’argent, mon père décida d’aller s’établir sur un lot de colonisation, a Ste-Frangoise (Lotbinière), dans le 12ieme rang. Le 11 juillet 1932, une petite cabane en bois rond et papier noir nous attendait piteusement. Pas d’eau courante, ni électricite. Il a fallu beaucoup de courage de la part de maman, pour nous elever dans de telles conditions. Mon père travaillait a creuser des fosses pour drainer l’eau des terres, pour le compte du ministère de la Colonisation. Cela rapportait un peu d’argent. Il devait cependant aller bucher le soir, pour chauffer convenablement notre cabane.
L’année suivante, il s’est construit une maison tres modeste, mais tout de même plus confortable. Trois ans plus tard, il achete une vieille maison au village. Il s’est alors construit une petite boutique et s’est équipé pour réparer les vieilles voitures à chevaux ou les charrettes à boeufs. Il fabriquait aussi des chassis et des portes, ce qui était un peu plus payant que de souder des scies a 0,10 cents l’unité.
En 1940, mes parents achètent le lot 29 ou sont situés les bâtiments de la ferme actuelle. A l’époque, il y avait la une maison assez grande, non isolée, et une petite grange étable d’environ 30 X 50 pieds. Mon père achète en plus deux vaches et un vieux cheval gris qu’il appelait sa « pouliche… ». Quand je parlais de la pouliche à mes copains, ils trouvaient cela bien drôle, parce qu’ils savaient que le jeune cheval avait au moins 20 ans !
À vrai dire, mon père était plus menuisier que cultivateur. Il s’est reconstruit une petite boutique (avec de vieux clous et des planches non planées) qu’il fallait agrandir un peu à tous les ans. J’aimais bien travailler avec mon père. On faisait des plans ensemble et après, on essayait de les réaliser avec des moyens très limités. Beau défi !
Mon père était un homme foncièrement bon et honnête, un être patient, charitable et pour sur tres courageux. Toujours bon pour moi, il était aussi mon ami.
Je parle de boutique à bois, mais il fallait aussi voir aux travaux de la ferme, i.e. traire et soigner les vaches et faire tout le barda » qui s’ensuit. Il fallait aussi faire de la terre neuve en arrachant les souches. Avec un vieux cheval fatigue, ça n’avance pas vite… Toute la famille participait aux travaux. On faisait tout notre possible pour agrandir ce petit domaine qui était pas mal aride, avec ses souches et ses roches.
En 1945, alors que j’avais 16 ans, je me suis inscrit a l’École d’agriculture de Ste-Croix. J’ai bien aimé ce cours qui m’a ouvert les yeux sur les nombreuses possibilités du monde agricole, mais aussi sur l’énorme boulot qu’il fallait toujours accomplir pour qu’une ferme soit rentable.
Je n’étais plus sur de ma vocation agricole. Je trouvais les revenus bien modestes, en comparaison des défis à relever. Je suis finalement allé voir ailleurs. J’ai travaillé comme menuisier, comme bûcheron, puis comme matelot… C’est le mal de mer qui m’a amené à laisser tomber la marine, après deux étés.
C’est durant cette période que j’ai rencontré mon épouse, une belle jeune fille aux cheveux chatains de St-Laurent, He d’Orleans. La premiere fois que j’ai vu Mariette, je croyais rêver ! Je pensais que j’avais rencontré un ange… Pas besoin de vous dire que j’avais hâte de la revoir d’une fois à l’autre, soit à toutes les deux semaines, les moyens de transport étant limités.
En 1952, j’ai décidé de devenir cultivateur. J’ai retroussé mes manches et j’ai foncé, tête baissée dans le travail. Je me suis marié le 10 septembre de la même année et suis devenu propriétaire du bien paternel, le fameux lot 29. La terre cultivable avait été sensiblement agrandie et le troupeau comptait huit vaches. Par la suite, j’ai acheté une terre qui mesurait trois arpents de large. Ce fut le début de l’expansion.
Pendant cette période, j’étais aussi directeur de la toute petite Caisse populaire de la paroisse, qui avait ses quartiers généraux, soit un comptoir et un coffre-fort, chez nous. De jour, c’était Mariette qui agissait comme caissière. Elle m’a beaucoup aidé, je vous assure ! Elle participait aussi aux travaux de la ferme, en plus de voir aux enfants, à la nourriture, au menage, à la lessive, etc.
En 1956, j’ai acheté mon premier tracteur neuf. J’étais très content et fier de progresser. Malheureusement, cette même année, j’ai perdu mon épouse. Ça m’a donné tout un coup, je vous assure… Elle m’avait donné trois beaux enfants que j’aimais beaucoup: Suzanne, Daniel et Michel qui n’avait que 10 mois. Mariette avait toujours été une bonne épouse, joyeuse, tres devouée, toujours prête à aider, c’était bien un ange que j’avais eu a mes côtés !
Lors de notre mariage, nous avions divisé la maison paternelle de façon à amenager un petit loyer pour mes parents. Après la mort de Mariette, mes parents ont traversé de mon côté, et ma mère s’est occupée du ménage, de la nourriture et du soin des enfants. Thérèse, la soeur de ma femme, était venue chercher le plus jeune qu’elle a gardé pendant environ un an. La vie fut bien sombre pour un bon bout de temps. Je me suis jeté a corps perdu dans le travail à abattre.
J’ai toujours bûché, pendant l’hiver, le bois nécessaire à mes constructions. À partir de 1965, je me suis un peu specialisé dans la construction de silos, soit pour agrandir les miens, soit pour aider mes amis. Mes premiers silos étaient en bois, puis ce fut en douve de beton (1973) et enfin en ciment coulé (1975). En 1966, j’ai construit ma premiere vacherie qui mesurait 34 X 130 pieds avec de grandes stalles de six pieds pour deux vaches/stalle. C’était presque du luxe..
En 1971, j’étais président des loisirs dans la paroisse ainsi que de la Commission scolaire. J’avais 178 arpents en culture et 60 vaches qui produisaient 625,000 livres de lait par année. Je dois reconnaître que mes parents et mes enfants m’ont énormement aidé à réaliser ces objectifs. Ma fille Suzanne avait du succès avec les petits veaux et n’avait pas peur du travail. Mes garçons de seize et dix-huit ans avaient maintenant le goût d’aller voir ailleurs. Daniel rêvait de devenir conducteur des béliers mécaniques (bulldozers) et Michel voulait essayer autre chose.
J’ai alors entrepris des pourparlers pour former une société, avec un ami et un voisin. Le tout s’est materialisé en une société à trois qui s’appelait Caron, Drapeau, Paris. Une vraie société verbale, sans contrat aucun.
Nous avons déménagé chez moi, leurs vaches ainsi que le silo de mon voisin. Comme les compétences de chacun de nous étaient complémentaires, j’étais heureux de notre nouvelle societe. Au printemps cependant, pour des raisons familiales, mon voisin a du mettre fin a notre association. Ses animaux et son silo ont donc fait sagement le voyage de retour.
En 1976, nous avons construit une logette (i.e. une étable ou les stalles sont delimitées par des structures minimales mais solides, en forme de tuyaux et où les animaux ne sont pas attaches) pour les vaches sèches et les taures. Simple d’entretien, on pouvait y mettre beaucoup d’animaux en liberté qui faisaient ainsi plus d’exercice et dont on prenait soin plus facilement.
L’année suivante, nous avons construit une bâtisse ronde qui devait servir comme remise pour la machinerie. Je m’étais acheté un planeur, pour occuper mes loisirs…
En 1978, je me suis remarié avec une jolie brunette qui n’a malheureusement pas du tout apprécié la campagne. Comme elle avait donné naissance à un beau gargon qu’elle a appelé Patrick, je me suis dit: « Peut-être qu’il viendra un jour joindre l’équipe, il y a du travail pour tout le monde, à la ferme »… Je me suis jeté à nouveau tête baissée dans le travail. Ça tombait bien, il y avait tant à faire. Travailler douze, parfois quinze heures par jour, ça aide à oublier.
L’hiver suivant, d’un commun accord, mon cosociétaire et moi avons dû mettre fin à notre association, alors que nous possédions, à ce moment-là, mille arpents de terre, dont environ 478 en terre arable, le reste en forêt. Nous avions 10 tracteurs et deux béliers mécaniques. Le troupeau comprenait 114 vaches et 98 taures. Pendant neuf ans, nous avions fait ensemble un bout de chemin qui s’est avéré très profitable pour les deux et qui avait renforci notre amitié.
En 1981, mon fils Michel, mon gendre, Gaetan Desruisseaux et moi avons décidé de former une nouvelle société, mais cette fois, avec contrat devant notaire. Pendant cette période, nous avons acheté plusieurs autres terres. Pas besoin de vous dire que je visitais regulièrement le gérant de la Caisse Populaire et les représentants de l’Office du crédit agricole.
En 1983, nous achetons une porcherie d’environ 90 truies. Nous avons aussi décidé de cultiver des céréales pour faire notre moulée à la ferme et utiliser plus efficacement nos terres. Nous avons donc construit quatre nouveaux silos a grains et procédé à l’achat de toute la machinerie nécessaire. En avril 1984, nous revendons la porcherie à mon gendre, Gaetan Desruisseaux. Il quittait la Société Drapeau pour s’installer à son compte, avec la porcherie. Ladite société devient alors la Ferme Drapeau et Fils. Marcel et Michel en sont les sociétaires.
Depuis, nous avons continué notre expansion par l’achat de terrains, d’équipement et d’animaux, en même temps que le menuisier qu’il y avait en moi, s’arrangeait toujours pour travailler aussi le bois. Ainsi, en 1986, nous entreprenons la construction d’une plus grande remise pour la machinerie. En 1988, une nouvelle maison. En 1992, une rallonge à l’étable. En 1996, une nouvelle maison familiale et en 2002, une nouvelle étable entièrement mécanisée.
Entre temps, le 8 février 1989, mon père, Irenée, est décédé. Il avait combattu longtemps des problèmes cardiaques, mais continuait quand même à roder et faire des petits travaux. Finalement, le coeur s’est arrêté de suivre. J’aimais beaucoup mon père qui fut toujours un bon ami pour moi. Ma mère, qui était cinq ans plus jeune que lui, est décédée cinq ans plus tard, le 7 février 1994.
Notre nouvelle étable de 120 X 600 pieds est munie de grattes pour le fumier, de logettes et d’une ventilation tres moderne. Le train y est entièrement mécanisé i.e. nourrir les vaches, les traire et nettoyer leurs stalles. Les vaches y sont libres et divisées par groupe. Elles ont accès en tout temps à une mangeoire de 18 pieds de large, à la longueur de l’étable. Nous y avons aménagé une salle de traite munie d’un carrousel, i.e. une table tournante qui loge 36 vaches qui sont traités pendant que le carrousel fait un tour complet.
Présentement, nous faisons la traite de 400 vaches Holstein qui produisent 11,000 litres de lait par jour. Nous avons de plus 400 taures. Nous sommes propriétaires de 48 terres, dont 1,600 acres sont en culture et 400 en boisé.
Au bilan, ma vie familiale a été remplie de bonheur, de joie, malgré l’absence de Mariette. Les enfants n’ont pas tellement souffert de cette absence, car ils étaient très jeunes lorsqu’elle est décédée. Maman a pris la relève et la vie a continué avec des journées toujours bien remplies. Le chômage n’était jamais à l’ordre du jour, avec tout le travail de la ferme, les constructions et les achats de terres. Je trouve que la vie sur une ferme laitière est une belle profession pour la vie en famille. Nous nous cotoyons tous les jours, partageant les mêmes joies et participant aux mêmes projets et ambitions. Les journées sont toujours trop courtes, la durée des travaux dépassant toujours le temps prévu pour réaliser nos projets. Je me dis que quand on est fatigué de marcher, on court des petits bouts. Ça repose de marcher et on avance plus vite, n’est-ce pas? Au collège, on nous disait qu’il fallait toujours viser plus haut. Au cours de mon cheminement sur la ferme, j’ai toujours garde cette devise en tête.
Avec mes quatre enfants, Suzanne, Daniel, Michel et Patrick qui sont ma fierté, ma famille aussi a pris de l’expansion:
- Suzanne a eu trois enfants: deux gargons et une fille;
- Daniel a eu cinq enfants: deux gargons et trois filles;
- Michel a eu quatre enfants: deux gargons, deux filles et a adopté deux fillettes;
- Patrick a eu une fille.
Je me retrouve maintenant avec treize petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants. C’est bien ce que j’ai de plus cher, ma famille ! Et le succès de mon entreprise agricole suit de près, bien sur. Je peux dire que cette réussite est le fruit de la détermination bien ancrée de réussir et de viser toujours plus haut. Je suis persuadé que cette devise est toujours bien vivante et bien integrée chez tous les membres de ma famille qui ont toujours mis l’épaule à la roue, pour la faire tourner avec succès.
Mars 2007 – volume15, numéro 1
Cotisation et nouveau type de membre | Dues & new type of Membership |
Réunion de tous les Drapeau à Beaumont | Reunion of all Drapeau at Beaumont |
Voyage enlevant à Drapeau | A Drapeau Travel Get-Away |
Une tradition qui ne passe pas inaperçue | A tradition that doesn’t go un |
Ça s’est passé au Rang des Côtes | It takes place in the Rang des Côtes |
Drapeau en France à vélo | A Drapeau in France on a bicycle |
Monument Drapeau | Monument Drapeau |
J.-Paul Drapeau honoré par Sentier Transcanadien | J.-Paul Drapeau Bureau honored by TransCanada Trails |
Jean-Pierre et Clarisse (Daneau) Sarrazin, propriétaires de la Ferme Sarrabelle, à St-Germain de Grantham, font revivre une tradition dont plusieurs d’entre nous se souviennent avec nostalgie: celle des beaux carrosses de cérémonie ainsi que des corbillards rutilants qui étaient, l’un et l’autre, tirés par deux beaux chevaux bien appariés et parfaitement domptés.
Jean-Pierre Sarrazin est le fils de Thérèse Drapeau et de Gérard Sarrazin de Wickham, tous deux décédés récemment. Avec sa femme Clarisse et ses trois filles, il exploite une ferme où chacun met la main à la pâte dans deux types d’élevage diamétralement opposés : 6 000 dindes ainsi qu’une cinquantaine de chevaux. Ces derniers sont tous de pure race canadienne, celle-là même qui descend directement des premiers chevaux envoyés vers le Nouvelle-France par Louis XlV. C’est justement cette race de chevaux qui fut reconnue, en l’an 2000, comme la race patrimoine du Québec. De plus, celui qu’on surnomme le petit cheval de fer fut aussi proclamé notre Cheval national, par le gouvernement fédéral, en 2002.
Cette race était pourtant en voie d’extinction, il n’y a pas si longtemps, en raison de la mécanisation rapide des fermes. Ainsi, en 1978, on ne comptait plus que quelques centaines de sujets dans tout le Canada (entre 250 et 400, selon la Société des Éleveurs de Chevaux Canadiens). Mais voilà qu’on en dénombre maintenant plus de 2 500, dont certains figurent actuellement comme chevaux-vedettes, dans le fameux spectacle équestre Cavalia.
Ces chevaux d’une belle élégance, sont réputés pour être très vaillants, forts, dociles, calmes et faciles à dresser, nous rappelle M. Sarrazin. Ce sont ces qualités que les Sarrazin ont voulu exploiter, il y a une dizaine
d’années, lorsqu’ils se sont fait construire un carrosse qui serait fièrement tiré par deux beaux chevaux de leur ferme. En offrant ce service, Jean-Pierre et Clarisse Sarrazin invitaient les gens des environs à souligner avec apparat les événements heureux comme les mariages, noces d’or, défilés, etc.le petit cheval de fer », le Canadien est reconnu pour sa force, sa volonté, sa curiosité et sa tolérance au climat rigoureux. On estime qu’il y existe environ 2 500 Canadiens, alors qu’il y ace était en voie de disparition.
Puis, en 2001 un grand ami de Jean-Pierre meurt subitement. Comme c’était un homme de chevaux, il convenait particulièrement que sa dépouille mortelle soit tirée par deux chevaux à la belle robe noire . . . On avait alors réussi à dénicher un corbillard en très bon état, pour offrir un cortège digne de ce cher disparu et en harmonie avec sa passion pour les chevaux.
L’événement n’est pas passé inaperçu. Ce rappel d’une tradition à contre courant avec les nouvelles façons d’en finir au plus vite avec les rituels de deuil a trouvé ses adeptes. Deux ans plus tard, le couple faisait fabriquer un nouveau corbillard tout rutilant, selon un modèle en cours à la fin du X1Xe siècle, construit selon les techniques et une armature de l’époque.
Il y a, à la Ferme Sarrabelle, des chevaux bien domptés, tout fiers de tirer avec panache, soit le carrosse de cérémonie, soit le corbillard funèbre. Et un conducteur non moins fier de faire revivre une tradition qui ajoute à l’intensité du moment. C’est pourquoi Jean-Pierre et Clarisse Sarrazin ont décidé d’offrir ce service ailleurs au Québec, puisqu’un système de transport des chevaux et de la voiture etc. est maintenant prévu à cet effet.
Janine Drapeau