Trois numéros du bulletin sont publiés chaque année.
Les numéros déjà parus sont disponibles au coût de 5,00 $ chacun. Ajoutez 2,50 $ pour l’envoi postal.
Juin 2024 – Volume 32, numéro 1, 102e bulletin
Objectifs de l’Association | Conseil d’Administration
Mot du président | Invitation Facebook
Mot du rédacteur en chef | 32e rencontre annuelle
Avenir de notre site Internet et du patrimoine de l’Association des familles Drapeau
Le bulletin Le Drapeau – Témoin de nos histoires de famille!
François Gauthier-Drapeau – L’espoir olympique de toute une région
Le meilleur troupeau laitier au Canada se trouve à Kamouraska
Bonjour les cousins
Vos origines – Luc Joannette
L’origine de votre nom de famille
Avis de décès
Adieu Anick Lacroix – Petite-fille de Michel A. Drapeau
Informations générales
De tous les outils de communication développés au fil des années par et pour les membres de l’Association des familles Drapeau, le Bulletin Le Drapeau fut certainement le plus constant et le plus rassembleur. Le premier numéro, paru à l’automne 1992, suivait de près la création de l’Association au printemps précédent. Notre fondateur, Bertrand Drapeau, a dirigé 50 numéros et un nombre impressionnant de membres y ont contribué par leurs écrits, leurs photos et les nouvelles qu’ils ont signalées. Au début, une rubrique présentait la liste des membres qui étaient 71 au départ. Le sommaire de ce premier bulletin présage le large éventail des sujets qui seront couverts par la suite.
Bulletin Le Drapeau (1992-2002)
Dans l’encadré des crédits du 2e bulletin (hiver 1992), on apprend qu’il est tiré à 1 500 exemplaires et qu’il est envoyé à tous les Drapeau inscrits dans les bottins téléphoniques du Québec afin de favoriser le recrutement. Le bulletin sera ensuite transmis seulement aux membres, commanditaires et à quelques organismes d’histoire et de généalogie.
Les premiers membres sont fort actifs, onze d’entre eux formaient le conseil d’administration, neuf autres sont responsables du recrutement dans autant de régions du Québec si bien que le membership double en quelques semaines! Les deux premiers buffets-rencontres se tiennent à Montréal (161 personnes) et à Québec (203 personnes) au printemps 1993. L’Association compte désormais 360 membres, les finances vont bien et le bulletin compte sur de fidèles commanditaires.[1]
Dans les années 1990, les activités se diversifient comme en témoignent les comptes rendus publiés dans les bulletins. Comité de généalogie, rayonnement en Acadie et en France, toponymie des lieux dits Drapeau, grande fête à l’occasion du 325e anniversaire de mariage d’Antoine Drapeau et de Charlotte Joly en août 1994. On dévoile alors les armoiries des Drapeau conçues par l’abbé Lucien Godbout, héraldiste de Québec.
De 1994 à 1997, Bertrand Drapeau publie en trois parties Sur les traces d’Antoine Drapeau et de Charlotte Joly, une biographie détaillée de nos ancêtres et de leurs premiers descendants. En avant-propos, l’historien Robert Lahaise de l’UQAM écrit : « Bien conscient qu’une famille dans une colonie vit avec d’autres familles (…) il parvient à ressusciter les débuts de notre histoire reliés à la France du XXVIIIe siècle ». Ces documents ont disponibles gratuitement sur https://famillesdrapeau.com/genealogie/descendance-des-familles-drapeau/
En 1995, on tient des retrouvailles avec les cousins français, particulièrement au lieu de naissance d’Antoine, à Fontenay-le-Comte, ce qui donne un reportage exhaustif incluant l’allocution de feu Pierre Pasquereau, historien et aquarelliste, lors du dévoilement de la plaque commémorant le lieu de naissance d’Antoine Drapeau. Plus tard en 1997, on rapporte le séjour de la délégation de Français venus à leur tour rencontrer leurs cousins d’Amérique alors qu’on inaugure le monument commémoratif à Beaumont, grâce à une souscription populaire. À ce moment, on recense environ 800 familles Drapeau en France, soit près de 3 000 personnes qui portent ce patronyme comparé aux 3 500 Drapeau qu’on trouve au Canada, presque tous descendants d’Antoine et Charlotte. Le 5e anniversaire est souligné par des messages de félicitations de personnalités politiques telles Lucien Bouchard, alors premier ministre du Québec, et Bill Clinton, président des États-Unis!
Des liens sont aussi établis avec les Drapeau du Nouveau-Brunswick, particulièrement avec Balmoral, dont on relate l’histoire dans le bulletin de mars 1997, Vol. 5 No. 2. De grandes retrouvailles y sont organisées en 2001.
Aussi, en 1997, l’Association se met au goût du jour! Pierre Drapeau de Rock Forest lance le projet de site Internet et explique d’abord aux membres ce qu’est ce nouvel outil de communication avec lequel plusieurs membres ne sont pas encore familiers[1]!
Les bulletins sont publiés quatre fois par année et comprennent presque toujours la présentation de membres de l’Association accompagnée de leur arbre généalogique. Ces articles et les photos de famille sont fournis par les membres eux-mêmes. On y relate des histoires familiales et des parcours professionnels inspirants dans toutes les sphères d’activités. Pendant un certain temps, on y fait aussi paraître des chroniques judiciaires! En septembre 1998, Bertrand Drapeau publie un article de plus de 20 pages en hommage à ses ancêtres Pierre Drapeau (1810-1893) et Suzanne Gagné dit Bellavance (1809-1879), présenté comme un habitant type du 19e s. à Saint-Henri-de-Lévis.
En 1999, les recherches généalogiques de Jean-François Drapeau sont complétées par celles de Bertrand et Michel A. Drapeau qui recensent plus de 400 rejetons et fiers descendants d’Antoine et Charlotte répartis dans 36 états aux États-Unis, invités à se joindre à l’Association. Il est également question d’un projet de bottin des mariages de tous les Drapeau disséminés sur le continent américain (Canada et États-Unis soit plus de 5 000 depuis 1669! Denise Drapeau et son conjoint Armand Buteau s’attellent avec ardeur à cette tâche! Le tableau suivant peut-être inclus si tu as de la place!
Enfin, en 2000, Bertrand Drapeau publie Provenance d’un héritage relatant la vie d’Antoine Drapeau et de Charlotte Joly et de leurs sept enfants, avec descendance, pour la période de 1648 à 1765. Il reste quelques exemplaires de ce livre qu’on peut commander en s’adressant à l’Association d’ici la fin de 2024.
[2] Ce site sera mis à jour par Françoise Morin de Drummondville en 2001, puis par Thérèse Drapeau et Michel A. Drapeau en 2016Bulletin Le Drapeau (2002-2024)
En mars 2003, le bulletin est presque entièrement consacré au maire Jean Drapeau de Montréal pour qui un monument commémoratif a été érigé en 2000 face à l’hôtel de ville. On y confirme qu’il est bien de la ligne des descendants d’Antoine et Charlotte! L’année 2003 marque aussi un virage dans la production, l’impression et l’envoi du bulletin aux membres, tâches brièvement confiées à la Fédération des familles souches québécoises Inc. Bertrand Drapeau, rédacteur en chef depuis les débuts du bulletin, passe le flambeau après 11 années d’implication soutenue. Il publie L’héritage français des Drapeau d’Amérique, Fontenay-le-Comte 1590-1665, préfacé par Pierre Pasquereau, sur nos lointains ancêtres français (tirage épuisé). Diane Drapeau, Daniel Drapeau (jusqu’en 2006) puis Denise Drapeau suivie de Michel A. Drapeau (et Thérèse Drapeau) qui prennent la relève et assurent le lien avec la Fédération pour les envois. Le bulletin est alors publié trois fois par année.
Ces années-là, on déplore un déclin du membership et les responsables de l’Association lancent de fréquents appels dans les bulletins pour stimuler le recrutement. On se donne un nouvel outil de financement par le biais de Lotomatique, disponible par abonnement et par la promotion soutenue des objets promotionnels. On manque également de collaborateurs pour la rédaction d’articles et les appels à l’aide sont fréquents!
Les articles reprennent la biographie de personnages célèbres, tels le seigneur Joseph Drapeau et le colonel Michel W. Drapeau, fidèle commanditaire du bulletin depuis plus de dix ans. On peut lire davantage de textes sur des chercheurs et professionnels qui font leur marque dans leur domaine, telle l’anthropologue Michelle Drapeau dont Janine Drapeau trace un portrait à la fois humain et fascinant ou les articles de Colette Drapeau sur les Atikamekw, à qui elle avait enseigné plus jeune. Signe des temps, il n’est pas rare que l’on consacre plus d’une page entière aux chroniques nécrologiques.
À partir d’un certain moment, plusieurs articles ne sont publiés qu’en anglais. De 1999 à 2015, ils paraissent dans les deux langues sur deux colonnes, ce qui ne fait pas l’affaire de tout le monde! En 2013, le CA réitère cependant l’intention de publier un bulletin bilingue sur deux colonnes affirmant que 25 % des membres sont anglophones. On abandonne le bilinguisme en 2015, faute de traducteur. Par ailleurs, on maintient pendant un certain temps une page consacrée aux nouvelles du CA, mais cette pratique ne perdure pas.
En 2004, il n’y a plus que 307 membres (dont 250 au Québec)[1]. En 2007, l’association a 15 ans et on décide d’augmenter les cotisations et de proposer un tarif familial, entre autres pour couvrir les frais de production du bulletin. On continue d’annoncer les rencontres annuelles, souvent à Beaumont ou à l’île d’Orléans, et de souligner les dates phares, tel le 400e de la ville de Québec en 2008. On note une baisse de fréquentation aux événements annuels, malgré de belles rencontres en 2012 à Balmoral, pour le 20e anniversaire, en 2014 à Sainte-Marie-de-Beauce, en 2015 à Sainte-Luce-sur-Mer, et en 2017, à l’occasion du 25e, une grande fête en plein cœur du parc La Fontaine qui dure toute la journée et qui rassemble 75 personnes! Le numéro de décembre 2017 reproduit d’ailleurs la simulation costumée d’un savoureux dialogue entre Charlotte Joly et sa fille par Lise Hébert et Danielle Pinsonneault de l’Association des Filles du Roi.
En décembre 2019, Michel A. Drapeau remet sa démission pour des raisons personnelles et Thérèse Drapeau cesse la coordination et la rédaction du bulletin, une tâche bénévole qui devient trop exigeante. Depuis 2020, le conseil d’administration confie à Erick Drapeau la tâche de rédacteur en chef et coordinateur. Traversant la crise pandémique avec ses vagues successives de COVID 19, le bulletin survit, mais l’Association s’essouffle… Le site Facebook s’en tire mieux avec plus de 200 abonnés et chaque publication est souvent vue par plus de 150 internautes. Espérons pouvoir maintenir cette voie de communication avec tous les Drapeau qui le souhaitent!
L’auteure, Thérèse Drapeau, est communicatrice scientifique et muséologue. Elle est collaboratrice au bulletin Le Drapeau (2013-2024).
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[1] À partir de septembre 1995, on cesse progressivement la publication de la liste des nouveaux membres, l’Association en compte alors plus de 500, un nombre qui variera au fil des années, ne dépassant plus les 400 membres de 1997. Suite à un sondage réalisé en 1996, 44% des membres souhaitent que soit maintenue la publication de la liste des membres dans le bulletin! [2] Ce site sera mis à jour par Françoise Morin de Drummondville en 2001, puis par Thérèse Drapeau et Michel A. Drapeau en 2016 [3] En 2011, l’Association compte 233 membres cotisants, il y a 20 727 noms dans la banque de généalogie. En 2015, on demande aux membres à vie de faire un don de 50 $ pour couvrir les frais du bulletin qui s’élèvent à 2 5000 $ par année. On propose aussi l’abonnement en format électronique et couleur pour réduire les coûts. En 2016, c’est 20 % des membres qui préfèrent cette formule, un pourcentage qui ira en grandissant jusqu’ à la cessation du bulletin en décembre 2024. Actuellement, l’association compte moins de 100 membres…
Décembre 2023 – Volume 31, numéro 2, 101e bulletin
Objectifs de l’Association | Conseil d’Administration
Mot du président | Invitation Facebook
Mot du rédacteur en chef | Contaminez les Drapeau
Merci à nos bénévoles
32e rencontre annuelle
Assemblée annuelle
Histoire d’immigration au Québec
Maison natale d’Antoine Drapeau à Fontenay-le-Compte
Jeux du Québec 2023 : deux podiums pour Odélie Drapeau
Merci Michel
As-tu compris?
Avis de décès
Informations générales
Bonjour à vous tous mes cousins Drapeau du Québec,
Suite à notre belle rencontre du samedi 29 juillet 2023 à Beaumont, l’idée m’est venue de vous faire partager un petit bout de ma vie et pas le moindre : mon IMMIGRATION DE FRANCE VERS LE CANADA.
Je suis née le 14 juillet 1959, jour de fête nationale, à La Rochelle (France) et j’ai été élevée entre ma ville natale et la Vendée, région natale de mes deux parents mais particulièrement à Réaumur, village natal de ma maman Annick Suaud, née de Valentin Suaud et de Marguerite Drapeau. Ce village se trouve à 30 kilomètres de Fontenay le Comte.
Pourquoi le Québec ?
En 1993, je suis venu en voyage comme guide accompagnateur d’un groupe de français. Je ne connais pas le pays mais je sais qu’un de mes ancêtres maternels est parti en 1667 de sa Vendée natale, Fontenay le Comte, pour la Nouvelle France. Je suis curieuse de connaître ce pays et je tombe en amour du Québec. Je garde contact avec le guide local, Marcel, et nous devenons de très grands amis.
Grâce aux deux cousins germains de ma maman, Jean-Marie et Michel Drapeau je sais qu’un rapprochement avec les Drapeau Outre atlantique voit le jour. Jean-Marie Drapeau de Nantes (France) est en contact avec Bertrand Drapeau de Boucherville (Québec) car tous les deux font des recherches généalogiques sur la branche Drapeau. Michel Drapeau de Paris écrit une chanson C’est notre arbre pour symboliser les deux branches des familles Drapeau.
Des échanges se font et en 1995, les cousins Drapeau du Québec viennent en France sur les traces de leur ancêtre. Je fais connaissance de ma famille de la Nouvelle France et cela me donne encore plus envie de faire partie intégrante de ce pays. Durant ce voyage, les cousins canadiens découvrent la maison natale d’Antoine au 20, rue Rabelais à Fontenay le Comte, avec dépôt de plaque sur la maison natale d’Antoine. Cette visite est suivie d’une soirée conviviale et très arrosée pour certains : le Tylénol était le bienvenu le lendemain matin.
Juin 2023 – Volume 31, numéro 1, 100e bulletin
Objectifs de l’Association | Conseil d’Administration
Mot du président | Invitation Facebook
Mot du rédacteur en chef | Contaminez les Drapeau
Je me souviens – Bertrand Drapeau
Le 100e bulletin – Galerie de portraits
Alexandre Drapeau, une vie de famille bien remplie!
Dernier message – Alexandre Drapeau
Arbre généalogique – Alexandre Drapeau
Jérémy Drapeau – 17 ans et champion canadien de boxe
Anael Drapeau – Championne de Hip-Hop
Des cultivateurs s’unissent pour créer Congèlerie Héritier
Avis de décès
Assemblée générale annuelle
Informations générales
Par Thérèse Drapeau – Communicatrice scientifique et muséologue
Dans le bulletin Le Drapeau de juin 2022, les proches d’Alexandre Drapeau rendaient hommage au couple qu’il formait depuis 60 ans avec Paule Garneau. Leur fille Hélène relatait la légendaire hospitalité qui régnait dans la maison où tout prétexte était bon pour faire la fête! À notre tour de rappeler de beaux souvenirs de notre ex-président.
Engagé politiquement et socialement
C’est avec tristesse que nous avons accueilli la nouvelle du décès d’Alexandre survenu le 4 mars dernier à l’âge de 91 ans. Une longue vie dont il a réellement bien profité à tous les points de vue. À la lecture du CV que sa tendre épouse Paule m’a transmis récemment, il est clair que sa vie professionnelle a toujours été intimement liée à la politique, que ce soit au Québec ou au niveau fédéral. Il était fier d’avoir contribué dès son plus jeune âge aux divers congrès à la chefferie du parti libéral et à un nombre incroyable de campagnes électorales. De Georges-Émile Lapalme dans les années 1950 à Jean Lesage à la fin des années 1960, il a côtoyé les plus grands et contribué à l’élection de nombreux députés, jusqu’au début des années 2000. À raison, il se vantait de connaître beaucoup de monde et savait utiliser son réseau, grâce à la plume de son fidèle collaborateur et ami, Michel A. Drapeau, pour solliciter des dons qui ont contribué à la survie de notre association.
Tout au long de sa carrière, principalement dans la fonction publique après un passage dans les Forces armées canadiennes (1949-1954), il s’est impliqué socialement dans plusieurs associations dont le Club de réforme de Québec, qui regroupe des membres du parti libéral fédéral ou du Québec, dont il était membre depuis 1959. Il a également été un membre fondateur du Club Kinsmen Chaudière (1971), un organisme de services à la communauté et aux familles. Sans compter le Club de Yacht de Québec auquel il a adhéré dans les années 1960. Il a aussi mené une carrière dans le domaine de la construction de 1984 à 1992.
Un organisateur né!
Ses expériences professionnelles, sociales et politiques le prédestinaient tout naturellement à s’impliquer activement dans l’Association des familles Drapeau qu’il a jointe en 1991. Il y a occupé divers postes, dont celui de président (de 2002 à 2010 puis de 2015 à 2020). Il s’y est fait de nombreux amis au fil des célébrations, des rencontres annuelles et autres inaugurations de plaques. Plusieurs se rappellent les grandes Fêtes du 325e anniversaire de mariage de nos ancêtres en date du 20 août 1994 (1669-1994) et des Fêtes du 10e anniversaire dont il a été responsable en 2002.
En mars 2011, dans le 67e numéro de notre bulletin, Louise Drapeau, secrétaire de l’Association, soulignait ainsi la contribution d’Alexandre : « Toujours présent pour mettre la main à la pâte lors des rencontres annuelles, il devient membre du conseil d’administration, puis en 2002, il est élu président lors des fêtes du 10e anniversaire à l’Île d’Orléans, qu’il voulait chaleureuses et abordables pour tous. Pendant son mandat, il a su être un véritable leader : c’est-à-dire une personne qui donne la direction, inspire et donne le goût aux gens de se dépasser. Il possède une idée noble de ce qui doit être fait. Il est conscient de sa responsabilité, de ses forces et de ses faiblesses. Il a su s’entourer de personnes qui vont justement compenser, car l’équipe est de la plus haute importance pour lui. »
À l’occasion de son décès, plusieurs membres ont exprimé leur peine et leur reconnaissance pour ce qu’il a légué à l’association. Parmi les témoignages les plus touchants, citons celui de Bertrand Drapeau, fondateur de l’Association des familles Drapeau : « J’ai connu Alexandre par l’Association des familles Drapeau dont il fut un très dynamique président pendant une vingtaine d’années. Nous avons aimé sa bonhomie, sa nature enjouée, son accueil chaleureux et son sens de l’organisation. Alex était un meneur d’hommes et de femmes qui suscitait l’adhésion spontanée de ceux qui travaillaient avec lui. L’Association lui doit énormément ainsi qu’à son épouse Paule. Repose en paix Alex, tu l’as bien mérité. »
Quelques mois avant son décès, Alexandre avait écrit un message bien senti à l’intention des membres de notre Association (à lire dans ces pages). À l’image des mots du président qu’il rédigeait pour les bulletins Le Drapeau durant sa présidence, on y sent son attachement et sa profonde reconnaissance envers celles et ceux qui s’engagent et dont les contributions permettent la pérennité de la transmission de notre histoire familiale, depuis le couple qu’ont formé Antoine Drapeau et Charlotte Joly au 17e siècle. Il en était certes un fier descendant et j’en profite pour remercier Denise Drapeau qui a mis à jour l’arbre généalogique d’Alexandre jusqu’à sa petite-fille. Et surtout, pour toutes les autres recherches généalogiques qu’elle mène depuis tant d’années. Son travail se fait dans l’ombre, mais il est indispensable à la connaissance de nos racines et de notre histoire!
Sa famille tatouée sur le cœur!
Paule et Alexandre ont eu deux enfants qu’ils chérissent tendrement.
Hélène, est l’artiste de la famille! Trompettiste, elle a joué depuis plus de 30 ans dans plus d’une centaine de concerts avec l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre symphonique de Québec, l’Orchestre Métropolitain, les Violons du Roy, La Chapelle de Montréal, et plusieurs autres formations musicales. Polyvalente, elle a même joué au Festival international de jazz de Montréal, lors de concerts populaires et avec différents groupes et petits ensembles. Elle enseigne la trompette aux niveaux primaire, secondaire et collégial depuis 1989 et est coordonnatrice du programme de musique parascolaire au Collège Stanislas de Montréal.
L’ainé, Jacques est le conjoint de Chantale Roy. Ils sont parents d’Amélie dont les grands-parents sont si fiers! Il excelle en menuiserie et en céramique. C’est d’ailleurs lui qui a confectionné l’urne en bois dans laquelle ont été déposées les cendres de son père. La famille a l’intention de l’apporter cet été au camp de pêche qu’il adorait et d’y laisser ses cendres dans le lac Pentecôte.
Transmettre la passion de la navigation
Alexandre et Paule attendaient l’été prochain avec impatience pour revoir leur petite-fille Amélie, infirmière et guide en tourisme d’aventure, qui vit en Suisse depuis une douzaine d’années. Alexandre avait noué avec elle une relation particulière. En effet, tout comme elle, il adorait le monde marin, les bateaux et la navigation.
Depuis une dizaine d’années, Amélie et son conjoint, Karel Skala, élaborent un projet « hautement supervisé à distance par son grand-père », soit celui de construire un voilier Qif pour rallier Québec depuis la France. La COVID a un peu chamboulé le projet, mais ils ont poursuivi ce rêve en famille. En juin 2022, ils ont effectué la traversée de l’Atlantique vers les Caraïbes et poursuivi la remontée vers Québec au large, par les Bermudes et la Nouvelle-Écosse.
Ils doivent arriver au Québec en juin 2023 et Alexandre avait préparé leur arrivée au Club de Yacht de Québec qui devait alors le nommer membre honoraire. Bien sûr, tous sont tristes qu’il ne puisse assister à cet événement comme prévu, il s’en réjouissait tellement.
Cependant, Amélie conserve à jamais un bon souvenir de ses grands-parents : « Ils sont aimants, généreux et pensent souvent à chacun d’entre nous. Hélène, Jack (son père), Paule, Chantale et nous, avons la chance d’être soudés, d’apprécier être en famille, de rigoler, bien manger et festoyer! »
On peut conclure en affirmant qu’Alexandre a bien réussi sa vie. Mais aussi que Paule est l’âme de cette famille très unie. Elle a toute sa vie été une amie et une alliée indispensable pour Alexandre dont elle a tendrement pris soin pour qu’il puisse demeurer le plus longtemps possible à la maison à la fin de sa vie.
Repose en paix maintenant Alexandre, nous gardons tous de beaux souvenirs de ton passage dans nos vies.
Au fil des ans, plusieurs portraits de Drapeau ont été publiés dans nos pages, reflétant la diversité des profils professionnels, personnels et les passions des descendants d’Antoine et Charlotte. Certains sont conservés et accessibles sur le site Internet de l’Association des familles Drapeau créé et bien mis en valeur par notre webmestre Nancy Poirier. À l’occasion du 100e numéro du bulletin Le Drapeau, je vous présente une galerie de portraits à découvrir ou à redécouvrir. Bonne lecture!
Relire Bertrand Drapeau avec plaisir!
Le fondateur de notre association n’a plus besoin de présentation. Auteur de Provenance d’un Héritage Antoine Drapeau 1648-1717 et Charlotte Joly, 1648-1718 et de L’héritage des Drapeau d’Amérique, Fontenay-le-Comte 1590-1665, Bertrand Drapeau ne s’est pas qu’intéressé aux ancêtres et à leur histoire! Sa longue implication dans l’association lui a permis de faire des centaines de rencontres tout en servant souvent d’entremetteur pour stimuler la vie associative et les échanges avec nos cousins français, dont l’historien Pierre Pasquereau qui a préfacé son 2e livre.
Hébert Arsenault de Balmoral, N.-B. – Un homme d’action, Un Drapeau par sa mère (Vol. 21, no 1. 73e bulletin)
Pour retrouver son style et son intérêt pour ses contemporains, relisez le portrait qu’il rédige de Hébert Arsenault de Balmoral, Drapeau par sa mère. Celui-ci a mené une brillante carrière, s’est distingué comme maire de Balmoral à plusieurs reprises, a mérité plusieurs reconnaissances en plus de s’impliquer activement dans l’organisation d’événements rassembleurs pour les Acadiens de toutes provenances ainsi que pour les Drapeau du Québec et du Nouveau-Brunswick. Ce texte est un bel hommage à M. Arsenault qui fut également élu membre de notre CA en 2012.
Janine Drapeau : une plume sans pareille!
Derrière les personnalités dont nous avons fait la connaissance, il y a bien sûr toujours une personne qui tient la plume, qui fait des entrevues, des recherches pour arriver à dessiner le portrait que vous lirez en ces pages. L’une de ces très belles plumes est Janine Drapeau, fidèle collaboratrice du bulletin qui nous a surpris par ce portrait inusité.
Des réfugiés népalais, au travail à la ferme Drapeau et Bélanger (Vol. 25, no 2, 86e bulletin)
C’est en juin 2017 que Janine Drapeau nous fait découvrir la famille népalaise Waiba installée depuis peu sur la ferme laitière du couple Dominic Drapeau et Célia Nault, opérée par une 3e génération de Drapeau. Elle écrit d’abord le programme qui a permis de recruter cette famille pour combler des besoins de main-d’œuvre criants pour de nombreux agriculteurs. Puis nous faisons la connaissance des membres de cette famille, leur intégration dans la collectivité, la formation et l’apprentissage de Dick, chef de famille, sur une période de 24 semaines. On suit leur parcours inspirant, d’un camp de réfugiés au sud du Népal, à leur arrivée au Québec en 2012, leurs efforts pour apprendre le français, bien gagner leur vie et offrir un bel avenir à leurs enfants. Le reportage de Janine nous fait découvrir de l’intérieur le quotidien de cette ferme modèle qui a obtenu plusieurs reconnaissances. Rejoint peu après son arrivée à Saint-François par son frère Budha Singh, la famille de Dick compte bien faire sa vie dans la région. Un excellent reportage de cette infirmière retraitée qui avoue n’avoir jamais fait la traite des vaches!
Les 3 Pierre!
Le prénom Pierre semble être assez courant chez les Drapeau, levez la main celles et ceux qui n’en connaissent aucun! D’ailleurs, deux des fils de notre ancêtre Antoine portaient ce prénom : Pierre-François (1682-1754) et Pierre Le Jeune (1690-1756). Vous pourrez lire le destin de chaque enfant de cette fratrie dans Le Drapeau de septembre 1997 (vol. 4, no 4) disponible sur le site de l’Association. Ce numéro spécial est intitulé Sur les traces des cinq fils d’Antoine Drapeau et de Charlotte Joly. Une suite, portant sur les deux filles de nos ancêtres, est parue en septembre 1999.
Revenons à nos Pierre. Ces dernières années, outre des mentions de descendants ayant porté ce prénom au 18e et 19e siècles, nous avons présenté trois Pierre Drapeau s’étant distingués professionnellement dans des domaines bien différents. Janine Drapeau (encore merci, Janine!) a signé les deux derniers.
D’abord, j’ai eu le plaisir de faire le portrait de Pierre Drapeau, professeur au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal, titulaire à l’UQAM de la chaire de recherche UQAT-UQAM en aménagement forestier durable après avoir dirigé le Centre d’étude de la forêt (CEF) de 2010 à 2022. Ce portrait est paru dans le bulletin de mars 2016 (Vol. 24, no 1). Passionné depuis toujours par la nature, il partage volontiers ses connaissances avec ses étudiants et le public sur plusieurs tribunes médiatiques.
En décembre 2016 (Vol. 24, no 3), Janine Drapeau signait un portrait très touchant de Pierre Drapeau, éminent psychiatre et psychanalyste, qui a consacré sa vie à soulager la souffrance de ses jeunes patients. Renommé pour ses recherches et son enseignement à l’Université de Montréal, son parcours de vie personnel est également passionnant. À relire dans le 84e bulletin (Vol. 24, no 3).
Cependant, mon coup de cœur va à mon frère Pierre Drapeau, contrôleur aérien retraité, dont Janine a également retracé le parcours professionnel dans un domaine crucial pour la sécurité des passagers et des équipages. Malgré ses lourdes responsabilités et tout le temps qu’il consacre à sa famille, il a mis son énergie et son leadership à la défense des intérêts de cette exigeante profession et à la mise en valeur du travail de ses membres. Voir le bulletin paru en juin 2018 (Vol. 26, no 2).
Les sœurs Drapeau
On connaît l’histoire des sœurs seigneuresses, filles du célèbre entrepreneur Joseph Drapeau qui vécurent au 19e siècle. La mémoire de Luce-Gertrude, Angélique-Flavie et Louise-Angèle se perpétue dans les toponymes des villages de Sainte-Luce, Sainte-Flavie et Saint-Angèle-de Mérici. Certains anciens bulletins retracent l’histoire de ces dames et de leurs legs. Nous avons aussi présenté d’autres femmes remarquables comme les sœurs Claire et Marguerite Drapeau, maintenant toutes deux décédées (Claire en juin 2014, vol. 22, no 2; et Marguerite, de douce mémoire, en décembre 2020 (Vol. 28. No 2).
Terminons cerre galerie de portraits avec celle sans qui rien de tout cela n’aurait été possible, notre ancêtre à toutes et tous, Charlorre Joly (1648-1718). Vous pouvez lire le portrait qu’en fait Bertrand Drapeau dans le 75e bulletin paru en décembre 2013 (Vol.21, no 3). Inspiré de son livre Provenance d’un héritage, il rappelle les origines et la rude vie de cerre Fille du Roy, protégée comme ses consœurs par le roi Louis XIV pour peupler la colonie. Elle partage la vie d’Antoine pendant 48 ans et donne naissance à onze enfants en moins de vingt ans, dont sept survivront.
Des milliers de Drapeau perpétuent cette lignée dont notre Association conserve la mémoire pour les
générations actuelles et celles qui suivront. Il est donc important d’honorer ce devoir de mémoire, de consulter le riche contenu de notre site Internet, de le partager avec parents et amis et, bien sûr, de continuer d’alimenter en nouvelles la page Facebook de notre association.
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Thérèse Drapeau est muséologue et communicatrice scientifique. Elle collabore à l’Association depuis de nombreuses années et en anime le site Facebook. Elle est toujours ouverte à y publier des nouvelles des membres. Il suffit de lui écrire à drapeau.therese@videotron.ca.
Décembre 2022 – Volume 30, numéro 2, 99e bulletin
Objectifs de l’Association et CA
Membres du conseil d’administration
Contaminez les Drapeau !
Invitation à suivre la page Facebook
Mot du président
Mot du rédacteur en chef
Retour sur la grande célébration 350e Beaumont
Une centenaire de plus… dans la parenté Drapeau!
Appui de 23,5 millions de dollars à Miralis
Catherine Durand sort un nouvel album
Avis de décès
Procès-verbal de l’assemblée annuelle estivale
États financiers de l’association
Informations générales
En ce 22 août 2022, notre mère Henriette Bouchard, épouse de feu Jean-Baptiste Drapeau (12-11-2000) devient centenaire.
Native du Lac Saint-Jean, à Sainte-Jeanne-d ’Arc, elle est l’avant-dernière d’une famille de 11 enfants de feu Émile Bouchard et de feue Marie-Louise Thibault. Elle part faire des études d’infirmière auxiliaire à l’Hôpital de Chicoutimi, gérée par les religieuses Augustines de Saint-Joseph. Malheureusement, l’ouverture de l’école est retardée. Alors, elle poursuit le travail avec les religieuses comme préposée et aide infirmière auprès des patients. Plus tard, elle se retrouve dans les mêmes fonctions au Sanatorium du Lac Edouard.
Durant cette période, Jean-Baptiste Drapeau, de Sainte-Angèle de Mérici au Bas Saint-Laurent, est venu travailler dans la région du Saguenay, chez « Price Brother » et ensuite à l’Alcan d’Arvida. Il pensionne alors à Kénogami chez Arthur Baillargeon et Diana Thibault, tante d’Henriette.
Un jour, les garçons de la famille Baillargeon veulent revoir la parenté de Ste-Jeanne-d ’Arc et demandent à Jean-Baptiste de les y conduire avec sa voiture. Hasard, Henriette était en vacances à la maison familiale quand la visite arriva. Heureuse rencontre, cupidon était au rendez-vous et le mariage eut lieu le 29 juin 1943 à l’église Ste Famille de Kénogami à 5h30 du matin, car les nouveaux mariés devaient aller prendre la traverse à Saint-Siméon puisqu’on les attendaient pour le banquet à Ste Angèle-de-Mérici sur les côtes de roches.
Le nouveau couple s’établit à St-Jean-Eudes à l’est d’Arvida où grandit progressivement la petite famille. Dans leur première maison naquit André (01-06-1944), pour l’arrivé du deuxième Denis (20-07-1948), on avait acquis une nouvelle maison plus grande. Ensuite naquirent Diane (27-07-1950) et Claire (11-08-1953). Henriette était heureuse de sa petite famille, même si ses accouchements furent souvent des plus difficiles et à grands risques pour sa vie, à la suite desquels elle dut faire plusieurs séjours à l’hôpital, mais son JB était là pour l’appuyer et l’aider dans ses tâches quotidiennes. Il était là également, pour lui donner ses cours de conduite automobile, ce qui a fait d’elle, la première femme de notre municipalité à conduire la voiture familiale. Et maman était là aussi pour participer et assister notre père dans ses fonctions de conseiller municipal. Nos parents, chrétiens pratiquants ont toujours été impliqués dans différentes activités sociales et religieuses.
Henriette était une artiste, elle appréciait la beauté de la nature, de la musique et de la mode. Elle créait ses modèles dans la couture, le tricot, dans le travail du métier, dans la broderie et dans la peinture sur toile. Elle aimait la danse et les soirées de cartes. Elle a excellé dans l’art culinaire même si, au départ, c’est notre père qui a dû lui enseigner les prémices. Ce dernier avait travaillé comme aide-cuisinier, dans son jeune âge, pour Georges Oscar, son père, entrepreneur forestier entre autres. L’aménagement du paysage de notre terrain, qu’elle a réalisé avec le temps, a été utilisé par de nombreux photographes de mariage. Plusieurs voisins ont bénéficié de ses conseils, de ses dons de plantes et d’arbustes tout en leur indiquant ou les disposer.
C’est une personne enjouée, qui aimait, autrefois, la vie sociale, recevoir parents et amis, partager ses connaissances à différentes organisations mais sans être un membre régulier. Après avoir fait quelques voyages avec son JB en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Europe, elle aurait bien aimé pouvoir retourner en France.
Son plus grand plaisir, c’est de voir et d’avoir des nouvelles de ses petites-filles Nadine (Pascal Lavallée) et de Marie-Ève (06-09-2008 Pascal Auger), filles de Denis et de feue Nicole Poulin (12-03-2020). Mais ce qui l’emporte plus que tout, c’est son arrière-petit-fils Elliot, né le 6 janvier 2014, fils de Marie-Ève et de Pascal.
Depuis 4 ans, notre mère vit au CHSLD Les pensées de Jonquière. Malgré toutes les restrictions imposées par la pandémie de la Covid 19, nous avons pu, grâce à Messenger, maintenir un contact visuel hebdomadaire d’une demi-heure avec elle et entre Oka, St-Lin de Laurentides, Québec, Alma et Jonquière. Ceci, nous a permis de maintenir une relation familiale active et de soutenir son éveil. Quelle joie de vivre cette opportunité qui nous comble. Nous sommes conscients de notre chance!
Juin 2022 – Volume 30, numéro 1, 98e bulletin
Objectifs de l’Association et CA
Mot du président
Mot du rédacteur en chef
Invitation à suivre la page Facebook
Nouveaux membres 2020-2022
Contaminez les Drapeau !
Remerciements
Mot de reconnaissance
À votre agenda!
Grande célébration 350e de Beaumont
Joseph Drapeau, premier millionnaire canadien-français
60 ans de mariage, c’est impressionnant!
Avis de décès
Informations générales
Par Thérèse Drapeau
Les municipalités des noms de Sainte-Flavie, Sainte-Angèle, Sainte-Luce et Luceville dans le Bas-Saint-Laurent portent le nom de ses filles, qui ont été seigneuresses des lieux, et une plaque commémorative lui est consacrée sur l’une des nombreuses maisons qu’il a possédées dans la basse-ville de Québec.
Joseph Drapeau, premier millionnaire canadien-français sous le régime anglais, a été un marchand de Québec prospère. Il a fait des affaires partout dans la vallée du Saint-Laurent et même à quelques reprises en Europe. Il s’est constitué au cours de son parcours un véritable empire seigneurial caractérisé par la possession de 20 seigneuries en totalité ou en partie.
Au terme de sa vie, il devient député pour le Parti canadien, ancêtre du célèbre Parti patriote. Joseph Drapeau est né le 12 avril 1752 à Pointe-Lévy dans la paroisse de Saint-Joseph-de-Lévis. Ses ancêtres, tant du côté maternel que paternel, habitent cette région depuis la fin du XVIIe siècle. Au moment de la Conquête, alors qu’il avait huit ans, sa famille et lui ont subi les attaques de l’armée britannique. Dans l’inventaire de biens après décès de Pierre Drapeau, le père de Joseph, ce dernier a déclaré que les « hardes de linge de ladite deffuncte [la mère de Joseph, Marie-Josèphe Huard dit Désilet] » ont été « brulé après le siège de Québec ». Ainsi, Drapeau et sa famille n’ont pas seulement vécu le changement de régime, ils ont expérimenté la guerre qui a mené à ce dénouement et vécu des pertes matérielles associées à celui-ci. Cinquième d’une famille de dix-huit enfants, Drapeau a vécu et travaillé sur la terre familiale de 90 arpents, située sur le premier rang, jusqu’à l’âge de 18 ans.
Au début de la décennie 1770, Joseph Drapeau quitte la terre familiale après avoir reçu une éducation par le maître du village de Saint-Joseph. Il s’installe dans la basse-ville de Québec et est engagé comme commis chez un marchand de provisions avant de devenir, quelques années plus tard, marchand à son compte. À la fin de la décennie 1770, il possède un magasin général à même sa maison sur la rue Saint-Pierre. Dans la Gazette de Québec du 29 avril 1779, une annonce nous informe que Joseph Drapeau a obtenu une licence pour vendre des spiritueux, produits qui deviendront quelques années plus tard la deuxième catégorie de consommation la plus vendue de son magasin général après le textile.
Le mariage de Joseph Drapeau est le premier événement qui lui permet d’accéder à l’univers seigneurial laurentien. Le 14 octobre 1782, Drapeau épouse Marie-Geneviève Noël, âgée de 15 ans. Elle est la fille de Jean-Baptiste Noël le seigneur de Tilly, Bonsecours et La Chesnaye. Ce mariage est un tournant tout aussi important dans l’élévation socioéconomique de Drapeau que son arrivée dans la communauté marchande de Québec en 1770. Cette entrée dans ce monde privilégié qu’est l’univers seigneurial, principalement réservé aux élites sous l’Ancien régime, lui confère un statut social non négligeable. Le nouvel environnement familial dans lequel Drapeau pénètre augmente son capital culturel. Il en acquiert un pouvoir supplémentaire, lequel se manifeste symboliquement sur le plan social via un titre. D’abord, au moment du mariage, en étant le gendre d’un seigneur. Puis, sept années plus tard, en devenant lui-même seigneur.
Le 21 février 1789, Joseph Drapeau se porte acquéreur de la seigneurie de Champlain. Ce fief, qui se situe sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent dans la région de Trois-Rivières, appartenait au seigneur Jean-Baptiste Pézard de Champlain depuis 1738. Drapeau a obtenu les titres, droits et privilèges associés à la seigneurie de Champlain en échange d’une propriété située sur la rue Henry dans la haute-ville de Québec.
La valeur de celle-ci est de quatre cents livres. Trois mois après être devenu légalement détenteur du fief, le 12 mai 1789, Drapeau accomplit son premier devoir en tant que seigneur en portant foi et hommage au gouverneur Guy Carleton. Ce sera son unique acquisition seigneuriale en 1789.
Au tournant du XIXe siècle, les activités économiques associées au transport maritime dans le fleuve Saint-Laurent sont en pleine effervescence. Drapeau possèdera au cours de sa vie deux chantiers de construction navale, l’un dans la basse-ville de Québec et l’autre à Baie-Saint-Paul dans sa seigneurie de la Rivière-du-Gouffre. La majorité des activités commerciales que Joseph Drapeau mène dans ce domaine ont lieu à son chantier de Baie-Saint-Paul. Au total, ce sont douze bateaux qui sont fabriqués à cet endroit (1795-1810). Son chantier de Québec, érigé à côté de son quai sur son terrain de la rue Sault-au-Matelot dès 1803, produira cinq goélettes. Les chantiers de Joseph Drapeau ont fourni des emplois à plusieurs dizaines de personnes (engagés, charpentiers, calfats, contremaîtres, etc.).
En combinant la valeur de ses seigneuries, de ses propriétés foncières et immobilières, des revenus qu’il a récoltés avec ses seigneuries et ses différentes activités capitalistes– construction navale, immobilier, commercialisation du secteur agricole, vente au détail, créances, spéculation, etc. –, nous obtenons une fortune d’environ 60 000 livres. Selon The National Archives, une fortune de cette valeur en 1810 serait l’équivalent aujourd’hui (données de 2017), de 2 791 512 euros, soit environ 4 100 000 dollars canadiens.
Le patrimoine seigneurial légué à sa famille est considérable. Au moment de sa mort, Drapeau est propriétaire et seigneur en totalité ou en partie de 13 seigneuries. Dans la région de Québec, il possède la moitié de l’Île d’Orléans, les fiefs de Sainte-Claire, de la Rivière-du-Gouffre et des Éboulements. Dans l’Est-du-Québec, il détient les seigneuries de Rimouski, Saint-Barnabé, Lessard (également appelé La Mollaie ou Pointe-au-Père), Trois-Pistoles, La-Baie-du-Ha!-Ha! (ou Nicolas Rioux) ainsi que Grand-Mitis, qui inclut les fiefs de Lepage-Thivierge, Anse-aux-coques et Pachot. Enfin, dans la région de Montréal, il lègue la seigneurie de la Rivière-du-Chêne (ou Rivière Duchesne).
– Texte tiré d’un article du journal Le Soleil du 26 février 2022 par Raphaël Bergeron-Gauthier, de la Société historique de Québec).